Dynamisation des femmes pour la production de semences

Burkina Faso

2019
Femmes (en individuel ou en groupe)
Burkina Faso

Centre-Ouest

Période de réalisation de l'initiative

du 07/2019 au 03/2020

Description de l'initiative

Le Burkina est un pays très majoritairement agricole ; le secteur primaire, constitué par l’agriculture, emploie presque toute la population rurale et une partie importante de la population urbaine. 80 à 85 % de la population travaillent dans le secteur primaire. Avec les changements climatiques, la désertification et la densité humaine accrue, on constate une modification des saisons, la dégradation progressive des surfaces cultivables et une baisse des rendements agricoles. De plus, l’accélération de la dégradation des sols sous l’effet de la désertification est notable : la quantité de terre cultivable est en perpétuelle diminution.
Pour inverser cette tendance, il est nécessaire d'identifier de nouvelles pratiques agricoles, qui permettent une restauration rapide de terres dégradées. La pression culturale se ressent également sur les terres fertiles, où il est nécessaire d'améliorer la production pour faire face aux besoins grandissants d'aliments et pour permettre un développement économique. Afin de contribuer à l’amélioration des conditions socio-économiques des femmes, un site agroécologique a été implanté à Soala.
Soala est un village situé dans la province de Boulkièmdé, dans la région du Centre-Ouest. La province du Boulkiemdé compte 567.680 habitants, dont environ 46% d’hommes et 54% de femmes. La densité de population y est de 64 hab./km², et plus de 65% des habitants de la province ont moins de 25 ans. La pauvreté y est fondamentalement rurale ; sur 10 personnes qui vivent en-dessous du seuil de pauvreté, 9 vivent en milieu rural. Aussi, plus de 20% de la population est-elle en proie à l’insécurité alimentaire.
La création du centre agroécologique de Soala a permis de créer un cadre d’apprentissage pour la population de Soala, surtout pour les groupements de femmes, qui y mènent des activités de maraîchage. La mise en œuvre de ce projet permettra de contribuer à développer la résilience des populations face aux changements climatiques par des pratiques agroécologiques.
L’objectif du projet est de réduire l’utilisation des engrais et des pesticides chimiques de synthèse en production maraîchère dans cette zone et de fournir des revenus aux femmes rurales grâce à la production de semences maraichères. Plus particulièrement, il s’agit de contribuer à la réduction de 50% des dépenses liées à l’utilisation des engrais et des pesticides chimiques de synthèse, de développer des activités génératrices de revenus pour les femmes (création d’emplois par la constitution et la gestion d’une unité rurale de compostage) et de renforcer les capacités de 300 femmes en matière de production agroécologique et en production de semences.
Les bénéficiaires directs du projet sont les femmes, qui sont les plus touchées par les conséquences des changements climatiques. En effet, les femmes ont un accès limité à la terre du fait des considérations culturales. Dans un premier temps on leur accorde des terres qu’elles parviennent à enrichir ; et une fois que ces terres sont bonnes pour y pratiquer des cultures, on les leur retire. Aussi à travers le projet, les femmes pourront-elles mener des activités qui contribueront au recyclage des déchets, à la restauration des sols et la création de revenus pour elles-mêmes.
Les bénéficiaires indirectes sont les populations rurales de Soala et des villages environnants. Des séances de sensibilisation permettront de toucher les différentes couches de la population.

Principaux résultats obtenus

Les résultats attendus au terme du projet sont les suivants :
- une réduction de 50% des dépenses en engrais et pesticides ; cela grâce à une sensibilisation des populations sur les dangers des produits chimiques de synthèse et par la formation sur des pratiques résilientes aux changements climatiques.
- la mise en place d’une unité de compostage pour les femmes.
- le renforcement des capacités de 300 femmes sur les pratiques agroécologiques, sur la production de semences maraichères et sur la transformation et la commercialisation des produits maraichers. Pour cela, 100 femmes dynamiques ont été formées. Chacune d’elles devra former trois femmes au démarrage, puis le processus sera démultiplié afin de toucher le maximum de femmes rurales.