Elevage, pisciculture et agriculture durable

République Démocratique du Congo

2019
ONG locale ou nationale
République Démocratique du Congo

Bongonda/Socobelam, Territoire de Lukolela

Période de réalisation de l'initiative

du 06/2017 au 06/2018

Description de l'initiative

Le territoire de Lukolela comprend 176.000 habitants ; il abrite une réserve naturelle qui s’étend sur 767.800 ha. Les populations tirent leur subsistance de la nature, qu’elles exploitent sans précaution. Les aires protégées subissent des pressions en raison du braconnage, de l’exploitation du bois, de la fabrication de braises (charbon) et de méthodes de culture prohibées (brulis). Il s’ensuit la disparition d’espèces faunistiques rares et une modification du fonctionnement des écosystèmes. Les pressions exercées sur le milieu nécessitent des mesures d’atténuation. Le projet consiste donc à atténuer la pression humaine sur la faune dans cinq localités.
L’objectif général est de réduire la pauvreté et la pression sur les ressources naturelles, surtout dans les aires protégées, et résoudre les problèmes socio-économiques des populations. Il se décline en plusieurs objectifs spécifiques :
- Former les éleveurs et les agriculteurs cibles aux techniques d’élevage, de pisciculture familiale et de l’agriculture responsable,
- Multiplier et mettre à leur disposition les différents textes légaux nationaux et internationaux qui régissent les ressources forestières (code forestier, lois sur la conservation, différentes conventions ratifiées par le pays)
- Produire des semences d’arachides
- Créer un centre de reproduction des géniteurs de porc
- Approvisionner le marché local en poissons grâce à la pisciculture familiale.
La première étape du projet a consisté à préparer la méthodologie à adopter et le mode de fonctionnement du comité de gestion du projet. L’équipe technique a ensuite présenté le projet aux autorités politico-administratives afin de démontrer la pertinence du projet et son intérêt pour le territoire. Cela se justifie par le fait que l’Etat détient la propriété du sol et du sous-sol. Ensuite, du personnel a été recruté, en particulier un agronome et deux vétérinaires.
Après l’acquisition de semences, d’intrants, de produits vétérinaires et de géniteurs mâles de race améliorée, les activités ont débuté.
Dans un premier temps, des formations ont été organisées : 80 personnes de cinq localités en ont bénéficié. Elles se sont déroulées sur trois sites.
Pour soutenir le développement agricole, un champ d’arachide a été mis en culture. Une concertation a été conduite avec les communautés locales et le chef de terre pour le choix du terrain à cultiver et la désignation de l’équipe de culture. La communauté a bénéficié d’une dotation en semences améliorées. Les communautés qui bénéficient d’un don en semences doivent multiplier les semences afin d’en disposer pour les semis des années suivantes.
Une autre activité a consisté en la création de porcheries et de chèvreries. Les installations ont été réalisées en concertation avec les communautés locales et le chef de terre. Afin de disposer d’hybrides semi améliorés, des croisements ont été effectués entre les verrats d’une race améliorée et des truies de la race locale. Le coordonnateur a la charge de suivre l’alimentation des animaux, l’entretien des locaux et la santé de chaque animal.
Enfin, des étangs piscicoles ont été créés afin de disposer d’une ressource en poissons.
Les revenus de la population ont augmenté grâce à la pratique de nouvelles activités : culture de champs communautaires d’arachides, élevage de porcs et de chèvres, pisciculture, commercialisation des productions.
Les éleveurs et les agriculteurs ont été organisés en coopératives afin notamment de mieux assurer l’approvisionnement des marchés locaux.

Principaux résultats obtenus

Un ensemble de résultats ont été obtenus :
- les différents textes légaux, nationaux et internationaux qui régissent les ressources forestières sont mieux connus.
- 80 personnes ont bénéficié d’une formation
- les semences d’arachide (1200 kg) ont été mises à disposition de la population
- une porcherie ainsi qu’une chèvrerie communautaires ont été instalées
- une partie de la population pratique la pisciculture familiale et le poisson est dorénavant disponible sur les marchés locaux
- la pression exercée sur la faune et la flore commence à s’atténuer dans la réserve
- les conditions de vie de la population ont commencé à s’améliorer.