GasLowCost (GLC)

Mali

2021
Jeunes (moins de 35 ans, en individuel ou en groupe)
Mali

Bamako

Période de réalisation de l'initiative

du 06/2019 au 11/2020

Description de l'initiative

Le projet GasLowCost (gaz à moindre coût) est né de la volonté de deux jeunes, qui ont vécu dans la région de Mopti, dans le centre du pays. Ces jeunes, conscients de la dévastation inquiétante de la forêt, ont d’abord découvert la technologie du biogaz. Ils ont alors voulu étendre l’utilisation du gaz auprès de la population. Ainsi, fin 2018, ils se lancent dans la valorisation des déchets biodégradables et des excréments de ruminants pour produire du biogaz. Après plusieurs échecs, les tests deviennent concluants ; des partenariats sont alors établis, en mars 2019 : il s’agit de proposer des dispositifs de conversion des déchets en biogaz et en biofertilisants. En avril 2019, BioMass nait officiellement, et le projet GasLowCost est lancé. Le but est de valoriser à la fois les déchets verts des marchés de fruits et légumes, les déchets ménagers et les plantes invasives. Le choix de ces intrants permettrait d’obtenir un biogaz à un coût abordable.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’une entreprise sociale, dont les objectifs principaux sont :
- Proposer une alternative pérenne au bois de chauffe et au charbon de bois en zone urbaine car ces usages représentent l’essentiel de l’exploitation forestière ;
- Réduire la dépendance des foyers au butane : d’une part, ce gaz est coûteux pour les populations, d’autre part, il s’agit d’un gaz d’origine fossile ;
- Réduire les émissions des gaz à effet de serre en utilisant les déchets biodégradables des marchés pour produire un gaz de cuisson. Ces déchets sont déversés dans des décharges à ciel ouvert, où ils produisent du méthane, gaz à effet de serre 27 fois plus nocif que le dioxyde de carbone ;
- Réduire les impacts des plantes invasives en les valorisant en tant qu’intrants. De surcroît, la valorisation de ces plantes représente une valeur économique pour les populations.
Les ressources limitées dédiées au projet, dont le siège est installé sur le toit d’un appartement, et les effets de la COVID-19 ont sérieusement impacté le plan d’action. A ce jour, il n’y a que 8 m3 d’installations, réparties sur quatre points dans Bamako (Sirakoro, Missabougou, Boulkassoumbougou et Faladié). Seules quatre familles bénéficient de biodigesteurs qui leur permettent de convertir les déchets en biogaz pour la cuisson.
La méthodologie consiste à :
- Importer les dispositifs de chez de fournisseurs ou acheter les matériaux en PVC localement ;
- Présenter le dispositif sur une page Facebook et sur un site internet, en mettant en avant ses avantages ;
- Estimer la production de déchets ménagers des familles intéressées et l’espace d’installation disponible avant de faire une offre personnalisée ;
- Proposer une offre de location ou de vente des dispositifs avec, en option, la fourniture d’intrants sous forme d’un abonnement mensuel en fonction des dépenses habituelles en énergie de cuisson ;
Les activités comportent la vente et la location, mais aussi l’entretien et le remplacement des pièces défectueuses, telles que les filtres. Il est proposé un service après-vente continu pendant toute la durée de vie de l’installation (estimée à 15 ans).
Accessoirement, il est proposé aux ménages les digestats issus de la méthanisation et qui peuvent être employés comme biofertilisants.

Principaux résultats obtenus

Les installations permettent aux bénéficiaires de limiter, voire d’abandonner, l’utilisation du bois et du charbon de bois, avec comme sources de cuisson principales le gaz butane et le biogaz. Ainsi, pour quatre familles composées en moyenne de cinq personnes chacune (vingt personnes au moins), les émanations de fumée et de dioxyde de carbone sont réduites par le biais de l’utilisation de la jacinthe d’eau et de la bouse de vache, qui servent à la production de biogaz, lequel est brûlé lors de la cuisson des aliments.
Le méthane récupéré et brûlé à cette occasion (donc transformé en CO2) participe aussi à la réduction des gaz à effet de serre car le méthane est 27 fois plus nocif que le CO2.
Malheureusement il est difficile d’estimer les émissions de GES évitées. Il était envisagé de recruter les lavandières des ordures du canal de Missabougou et des autres endroits en bordure du fleuve pour la collecte et le conditionnement de la jacinthe d’eau contre une rémunération journalière et par sac de 50 kg de jacinthes d’eau. Malheureusement, la COVID-19 n’a pas permis d’atteindre cette phase de développement, pour 30 unités de dispositifs à Bamako. Aussi, à ce jour, notre projet n’occupe-t-il que deux employés à mi-temps.