Installation des Biodigesteurs JaciBiogazTM sur les sites maraichers et cantines scolaires

Niger

2021
Femmes (en individuel ou en groupe)
Niger

Diffa, Dosso, Maradi, Zinder, Tahoua, Tillabéri

Période de réalisation de l'initiative

du 12/2020 au 12/2021

Description de l'initiative

La production de biogaz par méthanisation utilisée comme source de chaleur pour la cuisson et l’électricité, est une solution énergétique durable à fort impact social et environnemental.
Le programme de soutien à l’alimentation en milieu scolaire mis en œuvre par le gouvernement et le PAM, vise à réduire la faim chez les enfants. Le secteur rural est l’un des principaux moteurs de croissance de l’économie : 85% de la population vit en milieu rural, 82% d’entre elle pratiquent l’agriculture dont 52% de femmes. Selon l’Organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), si les femmes recevaient le même accès aux ressources productives que les hommes, la productivité agricole en Afrique subsaharienne pourrait augmenter de 20%. C'est dans ce contexte que le projet d’installation des biodigesteurs, de la marque JaciBiogazTM, dans les sites maraichers et cantines scolaires a été initié dans six régions du pays.
L’objectif de l’initiative est de contribuer au renforcement de la résilience des populations aux mutations environnementales, en particulier aux changements climatiques, et à une meilleure gestion des ressources naturelles disponibles. Il se décline en objectifs spécifiques :
- produire des fertilisants biologiques pour les sites maraichers
- fournir une source d’énergie renouvelable pour la cuisine dans les cantines scolaires
- améliorer la qualité nutritionnelle des produits maraîchers
- former les bénéficiaires aux pratiques agroécologiques, au recyclage et à la protection de l'environnement.
Le projet pilote a concerné sept sites maraichers de 100 à 150 bénéficiaires par sites et 10 écoles qui disposent d’une cantine. Les bénéficiaires sont, pour environ 40%, des femmes, pour 40%, des hommes âgés, et pour 20%, des jeunes. Les femmes pratiquent le maraichage pour subvenir aux besoins de leur famille en raison de l’absence du chef de famille, pour la plupart en exil. Ces populations vivent dans les zones de grande pauvreté.
Les enjeux du projet ont été évalués afin d’identifier les activités à mener et de déterminer les rôles des différentes parties prenantes. Il a été décidé des acteurs à associer au projet, des instances de pilotage et du dispositif de suivi-évaluation. Pour faciliter l’exécution des travaux, des compétences locales ont été mobilisées, notamment avec la collaboration d’une entreprise locale pour l’aménagement du local des biodigesteurs.
La technologie du biogaz repose sur un concept de recyclage des déchets lors duquel la masse organique est convertie par fermentation méthanique en énergie simple, propre et prête à satisfaire les besoins énergétiques. Le biogaz se compose principalement de méthane, de gaz carbonique et d’hydrogène de sulfure, qui lui confère son odeur typique, laquelle disparait si on brule le gaz. La composition du biogaz ainsi que sa qualité dépendent de la nature des déchets utilisés pour la fermentation et des conditions de la fermentation. 1000 l de biogaz collecté correspondent environ à : 4,34 kg de bois sec ou 0,6 l de pétrole ou 5 kwh thermique.
Le biogaz produit peut être collecté, stocké et transformé en électricité grâce à un moteur à biogaz.
Les activités ont porté sur l’installation de Biodigesteurs JaciBiogazTM de 1 m3 sur plusieurs sites maraichers et cantines scolaires. Les bénéficiaires ont été formés sur l’utilisation du dispositif et ont reçu un accompagnement de technique managériale sur la production maraichère.
La valeur de la fumure organique est accrue du fait de la minéralisation de l’azote. L’engrais organique contribue à l’amélioration de la structure des sols et peut ainsi être absorbé plus rapidement par de nombreuses plantes.
1000 l d’engrais liquide collecté lors de la vidange correspondent environ à 10 kg de sulfate d’ammonium, 4,5 kg de phosphate et 10 kg de sulfate de potasse. L’engrais permet d’améliorer la fertilité du sol en maintenant la matière organique du sol riche en microorganismes et de lutter contre l’érosion. De plus, les plantes deviennent plus résistantes.

Principaux résultats obtenus

En ce qui concerne les changements climatiques
En Afrique de l’ouest, l’agriculture moderne est confrontée à de nombreux écueils, la plupart causés par l’utilisation des engrais chimiques, et elle contribue à aggraver le dérèglement climatique : on considère qu’elle est responsable de 20% des émissions de GES. Aussi, l’adoption de pratiques de culture agroécologique permet de limiter les effets négatifs des changements climatiques tout en améliorant la qualité et les quantités produites : les rendements augmentent de 20 à 100 % selon les cas.
La substitution des fertilisants et pesticides chimiques par des biointrants produits localement permet de réduire la pression sur les ressources fossiles car la fabrication des intrants chimiques requiert de grandes quantités d’énergie fossile et est source d’émissions de gaz à effet de serre.
La transformation du biogaz en électricité facilite l’accès à l’énergie propre et abordable et réduit le recours aux énergies fossiles responsables des émissions de GES.

Sur le plan du développement durable
La technologie des biodigesteurs apporte une réponse à l’insécurité alimentaire, en particulier celle des enfants, et contribue à la lutte contre la pauvreté des populations. L’approvisionnement des cantines scolaires en biogaz permet de lutter contre la précarité énergétique. Des revenus sont générés du fait de la vente des récoltes des jardins scolaires et des sites maraichers.
L’accès aux biofertilisants et aux savoir-faire facilite l’orientation vers une agriculture durable.
L’initiative a des effets stimulants sur les élèves, les enseignants, les structures des parents d’élèves et la communauté rurale.