Description de l'initiative

En 2019, ECODEC BENIN s’est engagée dans la promotion des semences paysannes sur la base du constat suivant : l’abandon progressif des semences locales au profit des semences dites « améliorées », peu résistantes aux aléas climatiques. A cet effet, deux membres de l’ONG ont participé, pendant quinze jours, à une formation-incubation organisée par une organisation spécialisée dans la permaculture et les semences paysannes.
Durant la campagne agricole 2019, plusieurs semences paysannes ont été produites dans la ferme-école de l’ONG. A la suite de cela, ECODEC BENIN a intégré le Comité Ouest Africain des Semences Paysannes (COASP) et a participé à différentes rencontres.
Au cours de la même année, l’organisation a développé des activités pour sensibiliser, former et appuyer les paysans. A cet effet, l’ONG a bénéficié de l’appui financier d’un de ses partenaires. Il s’est ensuivi une formation aux principes de la permaculture et de la production des semences maraîchères.
Au vu des résultats probants, obtenus aussi bien sur la ferme-école que sur les sites des bénéficiaires de la formation, les paysans se sont montré enthousiastes pour travailler sur la problématique des semences paysannes. Aussi, ECODEC BENIN envisage de mettre en place un réseau intercommunal de producteurs de semences paysannes, ainsi qu’une case intercommunale de semences paysannes. Les activités de sensibilisation vont se poursuivre afin d’encourager la création de comités communaux de semences paysannes (CCSP) avec l’objectif de créer un comité intercommunal des semences paysannes (CISP). La case de semences paysannes communale sera gérée par le CISP, sous le contrôle d’ECODEC BENIN ; elle aura pour fonction de soutenir la production de semences, ainsi que leur collecte et leur stockage. Les semences paysannes seront ainsi disponibles pour les producteurs, qui devront les vulgariser dans leur entourage.
ECODEC BENIN a assuré la formation de 75 paysans à la permaculture, à raison de cinq bénéficiaires par arrondissement sur les 15 arrondissements que comptent les trois communes pilotes concernées par le projet. Les paysans, ainsi formés aux principes de la permaculture et aux techniques conservatrices de l’environnement, produisent des semences. Ils font partie, dans leurs communes respectives, des comités communaux provisoires. La mise en place définitive de ces comités se fera dès qu’un grand nombre de paysans adhèreront à la démarche. Les premiers paysans formés deviendront des formateurs endogènes et des personnes relais sur le terrain.
Tout en poursuivant la sensibilisation du plus grand nombre de producteurs, l’ONG envisage d’appuyer techniquement et financièrement la production des semences paysannes suivant les itinéraires naturels de production.
Enfin, une première foire aux semences paysannes a été organisée. Il est envisagé d’en tenir une chaque année, de façon tournante dans les différentes communes concernées par le projet.
Par ailleurs, les difficultés de mise en œuvre de cette initiative sont d’ordre financier. Le partenaire actuel finance la formation et l’équipement de dix agriculteurs par an. Cela est insuffisant pour envisager une mise en œuvre rapide de l’initiative.

Principaux résultats obtenus

Au terme de deux années d’activités, plusieurs résultats sont atteints :
- plus de 75 paysans sont formés en permaculture et produisent des semences paysannes ;
- les comités communaux des semences paysannes sont mis en place et sont fonctionnels dans chacune des trois communes ;
- le comité intercommunal des semences paysannes est mis en place et est fonctionnel ;
- la case intercommunale des semences paysannes est créée et remplit son rôle ;
- une première foire locale des semences paysannes a été organisée.