Description de l'initiative
La région Chari Baguirmi à laquelle appartient la commune de Massenya est située dans la zone sahélienne du Tchad, qui s’étend sur environ 40 % de la superficie du territoire. Elle se situe entre la zone saharienne, au nord, et la zone soudanienne, au sud. Les pluies ne sont abondantes que dans la partie sud (de 400 à 700 mm par an) et s’étalent sur deux à trois mois. La formation végétale est celle de la savane arbustive du type sahélo soudanien. L’évolution du climat fait peser de nouvelles menaces sur les modes de vie des populations.
L’engagement de la commune en matière de changement climatique est réel. Il se traduit par un ensemble d’actions qui sont menées dans différents domaines. Tout d’abord, en relation avec la préservation et l’extension du couvert forestier. Cela se concrétise par des projets de reboisement dans le périmètre de la commune, en particulier sur certains sites administratifs, ainsi que par la mise en place d’une ceinture verte. Ensuite, des actions sont menées au bénéfice des agriculteurs. Ceux-ci sont formés à la production de produits phytosanitaires à base de matières premières locales, ainsi qu’à la confection du compost. Cela permet de réduire l’utilisation des pesticides chimiques. De plus, la commune aménage les abords d’un marigot afin de permettre à des producteurs de conduire des activités péri-urbaines. Enfin, une attention particulière est accordée à la protection de la faune et de la flore et, en particulier, aux espèces animales en voie de disparition.
La démarche initiée par la commune vise à rendre la communauté cible plus résiliente aux changements climatiques. La stratégie consiste à encourager les décideurs à prendre des mesures qui favorisent l’adaptation et à mieux prendre en compte les modifications qu’entraîne l’évolution du climat qui s’impose à eux.
A cela est lié un ensemble d’enjeux : tendre vers le développement durable, créer des richesses et des opportunités d’emplois, améliorer les conditions de l’auto-entrepreneuriat et appuyer des innovations.
Les objectifs de l’initiative peuvent être résumés en trois points : réduire les impacts néfastes des changements climatiques ; transformer les contraintes liées au climat en opportunités ; et offrir des alternatives économiques aux populations hôtes, revenues dans la commune et réfugiées.
Les activités sont réalisées suivant la méthode HIMO (Haute Intensité de Main-d’œuvre), une stratégie qui consiste à conduire des projets en favorisant l’emploi des populations locales. Cela, à la fois, pour pallier le manque de machines ou de matériels adéquats et pour procurer du travail aux populations locales.
Les bénéficiaires sont sélectionnés suivant des règles mises en place pour éviter les complaisances et les affinités, et en même temps pour donner une chance à tout le monde.
Les bénéficiaires des activités sont les femmes, les jeunes et les hommes très vulnérables qui résident dans la commune depuis au moins six mois. Ce sont au total 1113 bénéficiaires qui ont participé aux activités réparties en dix groupes.
Un ensemble d’activités ont été conduites : pose de buses métalliques préfabriquées à la sortie du bas-fonds ainsi qu’à un autre endroit afin de faciliter l’évacuation des eaux, construction de deux canaux recouverts d’une dalle, aménagement d’un tronçon de 3,7 km pour un accès plus facile à la commune lors de la saison des pluies, mise en place de 100 bacs à ordures.
Principaux résultats obtenus
Les actions menées ont permis d’améliorer l’assainissement de la commune et de prévenir les inondations, d’accroître le pouvoir d’achat des ménages les plus défavorisés, de contribuer à une reconstitution progressive du couvert végétal et forestier, enfin, d’améliorer l’accès à la commune lors de la saison sèche.
Tout cela a permis de renforcer la résilience des populations face au changement climatique.