Système de Riziculture Intensive Intégrée

Côte d'Ivoire

2019
Jeunes (moins de 35 ans, en individuel ou en groupe)
Côte d'Ivoire

Danané

Période de réalisation de l'initiative

du 02/2018 au 03/2019

Description de l'initiative

La faible productivité du secteur agricole et de la pêche est à l’origine de difficultés alimentaires récurrentes. En effet, la production du riz, qui constitue la base de l’alimentation en Côte d’Ivoire, ne suffit pas à couvrir les besoins du pays, dont la population augmente au rythme de 2,5 % par an selon la Banque mondiale. Aussi, le pays a-t-il importé 1.342.027 tonnes de riz en un an. La culture de riz occupe 11% des terres arables et utilise un tiers de l'eau d'irrigation. Toutefois, la Côte d’Ivoire enregistre un rendement moyen de riz de 1,5 t/ha, contre une moyenne mondiale de 4,15.
On observe également un déficit en protéines animales, dont la couverture est assurée à hauteur de 49 % par le poisson (FAO). Le pays doit importer plus de 200.000 tonnes de poisson congelé chaque année pour couvrir les besoins de la population. L’insécurité alimentaire est plus accentuée en milieu rural du fait de la faiblesse des revenus. En raison des coûts de transport élevés et d’une offre aléatoire, les ménages ruraux trouvent sur les marchés du riz importé et du poisson congelé et fumé en provenance d’Abidjan à des prix élevés, souvent dissuasifs. La consommation moyenne nationale de poisson se situe actuellement à 14 kg/hab./an. Elle est inférieure à la moyenne enregistrée dans les pays limitrophes côtiers. C’est pourquoi le gouvernement, à travers son Programme National d’Investissement Agricole (PNIA), s’est fixé comme objectif de rehausser la production nationale en riz et en poisson pour atteindre l’autosuffisance d’ici 2025.
Le projet a pour but de renforcer la résilience au climat des jeunes et des femmes riziculteurs du Nimba en vulgarisant le Système de Riziculture Intensive Intégrée (SRII) pour améliorer le rendement à l’hectare en limitant les émissions de GES.
Dans cet environnement rural pauvre, caractérisé par son enclavement et la faiblesse des soutiens réels des pouvoirs publics, le projet, dont la finalité est la lutte contre la pauvreté, vise des objectifs complémentaires. Il s’agit de diversifier les activités agricoles pour accroître l’offre locale, tant en poisson qu’en riz, et améliorer le revenu monétaire des populations. Il contribue donc directement à la sécurité alimentaire de cette région où le déficit en protéines est la première carence nutritionnelle de ces populations défavorisées.
La stratégie du projet repose sur la capacité d’initiative des paysans et le décloisonnement de la recherche. Le projet apporte une technique d’exploitation de la pisciculture en riziculture intensive, facilement appropriable, pour un coût d’investissement accessible aux revenus locaux. La technique est diffusée à l’aide d’un dispositif de formation Champ-Ecole, en direction de groupements de producteurs volontaires. La combinaison des éléments de la relation sol-eau-poisson-plante-lumière permet à la plante et au poisson d’exprimer leurs potentiels de production : production du riz et du poisson avec très peu de semences, d’eau, d’engrais, sur un sol riche en matière organique et bien aéré. La fertilisation est basée sur l’utilisation de fumure organique, et les déjections des poissons enrichissent le sol, améliore sa structure, surtout dans les périmètres irrigués, où le lessivage du sol est très important. Le principe de l’irrigation dans le SRII et l’alternance de l’irrigation et de l’assèchement permettent de réduire le travail du sol et de faire des économies d’eau de 30 à 40%.

Principaux résultats obtenus

Pour ce projet, l’Union européenne a financé la gestion de la collecte des déchets et l’ambassade des Etats-Unis s’est investie dans la construction d’une unité de compostage des déchets. Les déchets organiques transformés servent de fertilisants pour la production de riz. L’épandage des déchets permet de fertiliser les cultures et constitue l’alternative naturelle à l’utilisation d’engrais chimiques. Le projet s’inscrit dans un vaste programme dénommé ‘’Réinventer l’agriculture paysanne’’, qui vise à développer, à travers le FabLab agricole, des outils et innovations pour renforcer la productivité et améliorer les revenus des agriculteurs paysans. Le projet contribue à la diminution des émissions de gaz à effet de serre.