Vers une mobilité urbaine durable

Tunisie

2018
plus de 100 000 habitants / more than 100,000
Tunisie

Sfax

Période de réalisation de l'initiative

du 01/ 2015 au 12/2016

Description de l'initiative

La population de la ville de Sfax était estimée en 2015 à environ 600.000 habitants. En 2030, elle devrait être comprise entre 720.000 et 810.000 habitants, soit un taux d’accroissement annuel de 1,1% à 2%.
En moyenne, en 2015, chaque habitant réalisait 2,22 déplacements par jour, dont 1,64 déplacement motorisé.
La circulation et le stationnement deviennent difficiles, notamment dans le centre-ville. Les raisons en sont multiples. La plupart des activités de services et de commerce sont concentrés dans le centre-ville. Le transport collectif et celui des deux roues se dégradent, au profit de l’utilisation de la voiture particulière. Ainsi, la part des voitures particulières est-elle passée de 13% en 1984 à 28% en 2012 puis à 35% en 2015. Quant à celle des transports publics, elle est passée de 29% en 1984 à 13% en 2012, puis à 11% d'ici 2035.
De plus, la ville de Sfax est très impliquée dans les actions de maîtrise de l’énergie. Elle a établi un bilan carbone en coopération avec la GIZ en 2012. Le résultat fait ressortir que le secteur du transport dans la ville est le plus émetteur de GES ; il représente ainsi 54% de la totalité des émissions dont 42% sont dues au transport de marchandises et 12% au déplacement des personnes.
Parmi les recommandations de la ville de Sfax, on note la mise en place d’une stratégie de mobilité urbaine à travers l’établissement d’un Plan de Déplacement Urbain (PDU) ainsi qu’une NAMA « Nationally Appropriate Mitigation Action » dans le secteur du transport. Ainsi sont pris en compte les problèmes de circulation, de stationnement, les impacts énergétiques et environnementaux grâce à une action locale appropriée de réduction des gaz à effet de serre, dans le but de mettre en place une stratégie de mobilité urbaine durable. Il s’agit d’un projet innovant en Tunisie, et même en Afrique.
Le plan d’atténuation des GES a été élaboré dans le cadre de l’approche ASI/ERA il y a un large éventail d'options disponibles pour réduire les émissions de GES du secteur des transports urbains:
- "Avoid" (Eviter) se réfère à la réduction du nombre de déplacements ou des distances de déplacement, ce qui contribue à réduire les émissions de GES par le biais d'un niveau d'activité moindre.
- "Shift" (Reporter) se réfère au remplacement d'un mode de transport à haute émission de GES par un mode de transport à faible émission.
- "Improve" (Améliorer) renvoie à la réduction des émissions de GES par unité de production, à savoir l'augmentation de l'efficacité du mode de transport.
Un plan d’actions du PDU/NAMA (Plan de Déplacement Urbain/Nationally Appropriate Mitigation Action) Transport a été établi en se basant sur plusieurs thèmes : l’optimisation du fonctionnement du réseau routier, la gestion du stationnement (pour maîtriser la pression automobile), le développement d’un réseau de transport collectif performant, le développement de l’inter-modalité en garantissant la connexion entre les différents modes de transports, l’amélioration des conditions de circulation pour les vélos et l’amélioration des conditions de déplacement pour les piétons.
Dans le cadre de la mise en place du Plan d’Actions du PDU/NAMA Transport, une société a été créée pour la mise en place d’un réseau de transport collectif en site propre et réseau Bus à Haut Niveau de Service. Une étude a été engagée pour améliorer la gestion du stationnement.
L’initiative a été menée en impliquant tous les acteurs concernés par la mobilité urbaine : une enquête a été réalisée sur le transport et la circulation. Elle a comporté trois phases : un état des lieux, un diagnostic et des projections de scénarios.

Principaux résultats obtenus

L’initiative a permis d’atteindre un ensemble de résultats satisfaisants. D’abord, les structures chargées de la gestion de la circulation par l’utilisation d’un modèle de transport durable efficace ont été renforcées. Il en est de même des capacités en matière de changement climatique et finance climat. Le potentiel d’atténuation des GES dans le secteur du transport urbain et de la réduction de la consommation d’énergie ont été évalués. Enfin, la qualité de vie s’est améliorée.
Cette initiative contribue à la concrétisation de la politique de la ville de Sfax après la signature de la convention des Maires en 2011, qui vise à réduire de 20 % les émissions de GES à l’horizon 2020, à augmenter de 20 % l’efficacité énergétique et de 20 % l’utilisation des énergies renouvelables.