Autonomisation des femmes dans un contexte de changement climatique

Niger

2017
plus de 100 000 habitants / more than 100,000
Niger

Tillabery

Période de réalisation de l'initiative

du Juin 2010 au Décembre 2015

Description de l'initiative

Dans le souci de garantir un environnement plus favorable aux femmes, la mairie de Tondikiwindi a, avec l’appui du projet PANA RESILIENCE, initié plusieurs microprojets dans le domaine de l’adaptation aux effets des changements climatiques. Il s’agit, entre autres, du maraîchage, de la multiplication des semences améliorées, de l’embouche, de la reconstitution du cheptel et de nombreuses autres activités génératrices de revenus (AGR), comme la couture et la transformation des produits agro-sylvo-pastoraux.
Dans le domaine du maraîchage, la mairie a d’abord attribué des terrains aux femmes ; cela constitue une grande avancée dans un pays où les femmes n’ont pas accès à la terre. Puis des séances de formation ont permis aux femmes d’acquérir des connaissances sur les techniques de maraîchage.
S’agissant de la multiplication des semences améliorées, les femmes de la commune ont été initiées à l’utilisation des variétés de semences résistant à la sécheresse et deux à trois fois plus rentables que les semences traditionnelles. Mieux, ces femmes ont surtout été orientées vers la multiplication des semences du niébé, dont le prix à la vente est de deux à trois plus élevé que celui des semences de mil et de sorgho.
Concernant l’embouche, ce sont des moutons qui ont été gratuitement distribués aux femmes, qui les engraissent, pour les revendre au bout de trois mois et réaliser ainsi des bénéfices. Quant à l’activité de reconstitution du cheptel, elle a consisté à distribuer des brebis ou des chèvres aux femmes, qui les élèvent pour reconstituer leur cheptel décimé par les sécheresses et les inondations.
A travers la couture et la transformation des produits agro-sylvo-pastoraux, la mairie de Tondikiwindi et le projet PANA Résilience ont permis aux femmes désœuvrées et aux filles déscolarisées d’apprendre un métier pour obtenir un revenu et subvenir à leurs besoins.
Pour permettre aux femmes de mieux gérer leurs activités, des cours en alphabétisation ont été donnés, avec la création des centres d’alphabétisation dans des villages de la commune.
Dans le souci d’alléger davantage les tâches ménagères des femmes et leur dégager du temps pour exercer les différentes activités décrites ci-dessus, la mairie et le projet ont installé des moulins à grains dans les villages et foré de nombreux puits et forages pour l’accès rapide à l’eau potable.

Principaux résultats obtenus

Une soixantaine de microprojets ont été mis en œuvre par la commune entre 2010 et 2015. 3.860 femmes ont bénéficié directement des activités, qui leur ont procuré des revenus importants (125.000 FCFA au lieu de 40.000 FCFA de revenu annuel moyen) et contribué à la mise en valeur d’une dizaine d’hectares de terres irrigables.
Le projet est né du constat d’une situation inquiétante liée aux changements climatiques : en particulier l’appauvrissement lié au manque de nourriture, qui conduisait les hommes à quitter leur village. Le projet a permis de renverser cette situation en fournissant aux femmes les moyens de se procurer un revenu et de la nourriture, tout en acquérant un nouveau statut social ; les groupements féminins ont renforcé la cohésion sociale. Les femmes prennent en charge les besoins de la famille sur le plan sanitaire, éducatif, nutritionnel, à s’entraider et à vendre le surplus de la production. Finalement, les hommes sont revenus au village et pratiquent les mêmes activités que les femmes. Et le projet fait « tâche d’huile » dans les villages environnants.