Valorisation de résidus agricoles en charbon

Tchad

2019
Association de développement
Tchad

Moundou

Période de réalisation de l'initiative

du 04/2017 au 12/2019

Description de l'initiative

Le Tchad a un fort potentiel agricole ; de vastes champs de coton, de riz, de sésame y sont cultivés. Le Tchad risquait de perdre de grandes zones de couverture forestière. Une des raisons en est la grande dépendance en bois et charbon de bois pour les activités quotidiennes, comme la cuisine ou les activités agricoles. Le gouvernement tchadien a interdit la production, la distribution et l’utilisation du charbon de bois en décembre 2008. Cette mesure a été imposée pour lutter contre la déforestation et le réchauffement climatique, mais sans alternative. La population se tourne vers le bois de feu ou continue à utiliser le charbon de bois illégalement. Plus de 97% de la population n'a pas accès à l'électricité sur une base régulière, et les alternatives sont limitées, et souvent inabordables, et plus de 90% des cultivateurs méconnaissent les engrais naturels.
Depuis son interdiction par le gouvernement, le charbon de bois est difficile à trouver. Or, le bois brut brûle moins efficacement et il nécessite plus de bois pour répondre aux besoins. Les fumées produites par la combustion du bois et du charbon de bois contiennent des polluants irritants, qui provoquent des infections respiratoires. Les enfants et les femmes sont particulièrement touchés parce qu'ils passent beaucoup de temps près des feux de cuisson. Ils parcourent de longues distances pour aller chercher du bois, ce qui les expose à l'enlèvement et au viol.
Le gouvernement a mis sur pied un programme de reboisement, mais sans établir une ligne de production de plants de bonne qualité. ENVODEV propose des solutions pour remplacer le charbon de bois par un combustible fabriqué localement : le charbon vert. Sa fabrication requiert des ressources disponibles en quantité, qui sont actuellement le plus souvent détruites. Le charbon vert est proposé à un prix abordable, ce qui contribue à atténuer la crise énergétique que connaît le Tchad.
De plus, ENVODEV vise à mettre à disposition des cultivateurs et maraichers un nouvel amendement du sol, produit localement, qui nécessite peu de connaissances pour son utilisation, qui peut pallier le problème de la pollution des sols causée par des produits chimiques coûteux.
L'intérêt suscité lors des démonstrations publiques laisse penser que ces produits suscitent les intérêts locaux, nationaux et internationaux, de la part de la population en général, des organisations et représentants du public et du privé, et des autorités.
Il s’agit de repérer les matières qui entrent dans la production du charbon vert et de cibler les zones où il y a abondance de ces matières. Les échantillons sélectionnés sont évalués et testés ; on choisit ensuite les techniques de production du charbon vert. Puis l’atelier est installé et une équipe de production est mise sur pied. Une formation sur la technique de production du charbon vert est axée sur la collecte des matières premières, l’utilisation des outils de production, la carbonisation et la production du charbon vert.
Les groupes constitués se voient confier la production et la distribution. ENVODEV est responsable de la gestion et de la coordination des activités (sessions de formation, distribution, marketing, administration).
ENVODEV compte au total cinq groupes de producteurs, trois sont installés dans des villages et deux en ville, à Moundou, la capitale économique du pays. Au total, 82 personnes, dont 53 femmes, participent à la production. Chaque groupe produit deux tonnes de charbon vert par mois et une tonne de biochar. La production totale mensuelle est donc de 10 tonnes de charbon vert et de 5 tonnes de biochar.

Principaux résultats obtenus

Le projet contribue à :
- réduire la déforestation ;
- atténuer les conflits entre la population et les autorités qui sont mandatées pour faire respecter les règlements sur l’interdiction de l’emploi du charbon de bois ;
- réduire sensiblement la pollution de l'air extérieur et intérieur provenant de la combustion du bois, et ainsi diminuer le nombre d'infections respiratoires et la pollution des sols ;
- générer des revenus grâce aux activités de production et de vente de l’éco-charbon et du biochar : les impacts sont positifs pour les petites entreprises, et donc pour l'économie locale ;
- sensibiliser au problème de la déforestation et de l’énergie par le biais de présentations publiques, démonstrations et ateliers.