Biosect

Côte d’Ivoire

2017
Jeunes (moins de 35 ans, en individuel ou en groupe)
Côte d’Ivoire

Abidjan et Ferkessédougou

Période de réalisation de l'initiative

du 04/2016 au 12/2016

Description de l'initiative

La réduction à la source des déchets est une façon de contribuer à l’atténuation des effets des changements climatiques. Une meilleure gestion des déchets, dont l'impact sur le climat est souvent sous-estimé, permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique. Selon les chiffres officiels, la gestion des déchets (incinération, décharges) représenterait 3 % des émissions de gaz à effet de serre. Ce pourcentage est sans doute plus élevé ; l'impact total des déchets dépasse largement cette estimation comme l’affirme un rapport commandité par Zero Waste Europe. Cette sous-estimation résulte du fait que les émissions de GES dues aux déchets sont comptabilisées dans différentes sections, expliquent ces organisations. En effet, les émissions liées au transport de déchets sont incluses dans la partie transport, celles dues à l'incinération dans la partie énergie, celles résultant du gaspillage alimentaire dans la section agriculture. Selon ce rapport, le changement de pratiques en matière de gestion des déchets peut engendrer des bénéfices climatiques significatifs.

Biosect offre une alternative en termes de gestion des déchets et de compostage afin de lutter contre le réchauffement climatique.
Un projet de compostage, tel que celui de Biosect, permet de réduire les émissions de méthane liées à la décomposition des déchets. En effet, Le méthane, est un gaz à effet de serre 25 fois plus puissant que le CO2, à un horizon de 100 ans. Or, le méthane ne reste dans l’atmosphère qu’une trentaine d’années, ce qui est aussi l’échelle des années critiques du réchauffement climatique (2050). A cet horizon-là, le méthane est 70 fois plus puissant que le CO2. A cet horizon de 30 ans, le secteur des déchets sera responsable de 15 à 20% du changement climatique.
Si les agriculteurs utilisent du compost, ils réduisent drastiquement leur consommation d’engrais chimiques. Or, la fabrication d’engrais chimiques ainsi que leur utilisation génèrent des émissions de gaz à effet de serre, dont notamment des oxydes nitreux, également puissant gaz à effet de serre (310 fois plus réchauffant que le CO2). De plus, les engrais azotés, épandus sur les terres, émettent du protoxyde d’azote.
L’initiative a pour objectif principal de valoriser les déchets organiques pour produire de la nourriture pour animaux d’élevages (poisson, poulets, porcs...) et du compost pour les agriculteurs.
Les bénéficiaires de l’initiative sont les éleveurs et les cultivateurs. Concrètement, les déchets organiques des villes et villages sont collectés.
Les mouches appelées « Black soldier fly » pondent leurs œufs sur ces déchets. Les œufs deviennent des larves qui se nourrissent des déchets. Lorsque ces larves atteignent l'âge adulte, elles sont séchées, broyées puis emballées dans des sachets biodégradables. Il est obtenu ainsi le produit BIO-ALIM qui est utilisé pour nourrir les animaux d’élevage (poissons et volailles). Le compost résultant de ce processus est vendu comme bio-engrais aux agriculteurs. Rien ne se perd, tout se transforme de façon bio ! Cette activité permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre produits par les déchets des ménages et d’assainir ainsi l’environnement. Tout cela concoure à la protection du climat.

Principaux résultats obtenus

- consommation d’aliments bio par les animaux d’élevage en substitution de nourriture animale industrielle plus impacte pour le climat
- emploi d’engrais bio produits localement, en substitution d’engrais chimiques azotés dont l’utilisation émet des gaz à effet de serre (CO2 et protoxyde d’azote)
- réduction des émissions de CO2 dues à la décomposition des déchets ainsi qu’à la fabrication et au transport des engrais sur de longues distances
- réduction à 50% de l’insalubrité dans les villes et villages