Pour chaque ménage, un charbon vert

République Démocratique du Congo

2019
Jeunes (moins de 35 ans, en individuel ou en groupe)
République Démocratique du Congo

Bukavu

Période de réalisation de l'initiative

du 09/2018 au 12/2019

Description de l'initiative

L’initiative trouve son origine dans plusieurs constats. Bukavu est une ville qui grandit jour après jour. Plus elle grandit, plus elle produit plus de déchets : des montagnes de déchets stockés ici et là dégagent des odeurs nauséabondes et attirent toutes sortes d’insectes. Ces déchets sont maintenant évacués vers des villages. Mais cela ne fait que transférer les nuisances d’un endroit à un autre.
De plus, chaque année, la République Démocratique du Congo perd 500.000 hectares de forêt car le bois représente 90% de l’énergie qu’utilise la population congolaise.
Enfin, la région du Kivu fait face à un manque criant d’électricité. De ce fait, le bois est la principale source d’énergie. Suite à la déforestation, le bois devient rare. D’où la hausse du prix du charbon de bois. L’Alliance Solaire Internationale a mené une étude qui atteste que les ménages africains consacrent 30% de leur revenu annuel à l’énergie. La principale source d’énergie est le bois, dont la combustion émet de la fumée, source de maladies respiratoires.
Une famille congolaise consacre 30% de ses revenus journaliers à l’acquisition de l’énergie pour la cuisson. C’est un pourcentage très élevé en comparaison avec d’autres régions du monde. En conséquence, les familles ne disposent plus des ressources suffisantes pour payer les frais scolaires et les soins de santé pour les enfants.
A cause de deux décennies de guerre, les familles sont devenues encore plus pauvres ; elles n’ont pas de quoi investir dans l’évacuation de leurs déchets. Pour s’en débarrasser, elles les abandonnent dans les rues. D’où la persistance de la malaria et de la diarrhée, qui sont les deux principales causes de mortalité maternelle et infantile.
Le charbon vert est une solution à l’ensemble de ces problèmes : il remplace le charbon de bois ; il est réalisé à partir de déchets et il coûte trois fois moins cher que le charbon de bois.
Pour le vulgariser, nous avons bénéficié de l’appui des autorités provinciales, municipales et religieuses. Cependant, leur appui s’est limité au niveau de la sensibilisation des familles.
L’activité principale du projet consiste à ramasser les déchets, puis à les faire sécher, à les carboniser, et enfin à les transformer en charbon vert. Apres séchage, ce charbon vert est vendu aux ménages.
Notre démarche est de collaborer avec les autorités. Celles-ci sont le gouverneur de province, le maire et quelques leaders religieux. Elles constituent des relais auprès des populations.
La tâche principale du responsable de « Briquette du Kivu » est de s’assurer que les produits sont de bonne qualité. Pour obtenir ce résultat, il est nécessaire de collecter des déchets variés et bien secs, bien carbonisés, bien compressés. Il faut aussi qu’il n’y ait pas de rupture de stock et que les clients soient satisfaits.
L’équipe de production a été invitée par le gouverneur, qui a salué le projet et fait part de ses félicitations. Les médias, aussi bien nationaux qu’internationaux, s’intéressent aussi à l’initiative. Les difficultés s’amenuisent : l’écoulement des stocks est facile et il est même difficile de satisfaire toutes les demandes.
Il est essentiel que le charbon de bois soit progressivement remplacé par le charbon écologique, propre et moins coûteux, fabriqué à partir de déchets. Ainsi, la forêt sera préservée et les ménages auront accès à une énergie de cuisson moins coûteuse et propre.

Principaux résultats obtenus

Voici les principaux résultats obtenus :
- en l’espace d’une année, le nombre de clients fidèles est passé de 150 à 550 ;
- ces 550 familles ne consacrent plus que 10 % de leur revenu journalier pour se procurer les combustibles pour la cuisson des aliments, alors qu’auparavant ces dépenses en représentaient 30%.
- le chiffre d’affaires mensuel est passé de 250 USD à 800 USD ;
- le personnel est passé de 6 à 10 personnes ;
- une partie de la ville est devenue plus propre grâce à la collecte des déchets ;
- chaque année, grâce à la production de charbon vert, la coupe de 350 arbres est évitée.