Projet « Tou-lakanda »

Burkina Faso

2019
Association de développement
Burkina Faso

Bobo-Dioulasso

Période de réalisation de l'initiative

du 01/2018 au 12/2018

Description de l'initiative

Dans le cadre de la réorientation de son projet « Biocombustible Banfora », l’association Projets Solidaires a développé un nouveau partenariat à Bobo-Dioulasso, où elle est désormais représentée. Ainsi, lors d’une rencontre en mai 2016, l’Association Projets Solidaires et l’association SEEPAT ont décidé de mettre en œuvre un projet dont l’objectif est de« lutter contre la déforestation en développant des biocombustibles et des foyers améliorés ». Ce projet se déroule à Bobo-Dioulasso et dans les villages périphériques de la ville.
L’objectif du projet biocombustible « Tou-lakanda » (ce qui signifie protéger l’environnement en langue locale) est de lutter contre la déforestation en développant des biocombustibles et des foyers améliorés dans la ville de Bobo-Dioulasso.
Ce projet est né d’un certain nombre de constats.
Au Burkina Faso, environ 90% des ménages utilisent le bois comme source principale d’énergie. Les données statistiques validées datent de 2002, avec une estimation de la consommation en bois, charbon de bois et résidus de récolte de 4 124 970 tonnes. Cette situation représente une réelle menace pour l’environnement, d’où la nécessité de promouvoir des sources d’énergie renouvelable.
La noix de cajou se place aujourd’hui comme le cinquième produit d'exportation, ce qui constitue une réelle voie de diversification et une source de revenu importante pour les agriculteurs. Beaucoup d’unités industrielles de transformation de noix de cajou se sont implantées dans les régions de Bobo-Dioulasso et des Cascades, ce qui n’est pas sans conséquence. En effet, ces unités rejettent dans la nature d’énormes quantités de déchets, dont principalement les coques de noix de cajou.
Le projet consiste à fabriquer des briquettes de charbon avec des coques d’anacarde (noix de cajou). Ces coques sont carbonisées, puis mélangées avec de l’amidon de manioc, qui sert de liant (10%). Ce mélange est ensuite pressé pour obtenir des briquettes. Les résultats de combustion sont très satisfaisants : une très bonne efficacité énergétique, supérieure à celle du charbon de bois.
Une unité de production a été mise place dans le cadre de ce projet. Cette unité est composée d’une presse électrique, d’un mélangeur et de plus de 100 claies de séchage. Elle est située dans le secteur 22 de la ville de Bobo-Dioulasso. Trois ouvriers y travaillent. Un foyer amélioré (four) a été conçu et fabriqué par SEEPAT pour l’utilisation de ces briquettes.
Le système de distribution repose sur des vendeurs et vendeuses de charbon de bois et de foyers améliorés. Les foyers sont remis gratuitement aux clients qui utilisent le Tou-lakanda (briquettes). Une étude de satisfaction a été menée auprès des familles utilisatrices de briquettes, avec de très bons résultats.
Les principales activités sont la production de briquettes, sa promotion et sa commercialisation. Les principaux clients sont les ménages via le réseau de distribution. Le Tou-lakanda a été exposé lors de nombreux événements tels que les foires et les salons, aux niveaux régional et national.
Cette initiative, qui est une alternative au charbon de bois, mérite d’être soutenue, surtout dans un contexte de changements climatiques. Comme le disent les spécialistes de l’environnement, si rien n’est fait d’ici 2050 pour protéger l’environnement, il y aura plus de 250 millions de déplacés climatiques dans le monde.

Principaux résultats obtenus

Le projet a permis d’atteindre les résultats suivants :
- mise en place d’une unité de production d’une capacité de plusieurs tonnes par mois ;
- formation de 10 membres de l’association sur la technique de production de briquettes de charbon ;
- promotion des briquettes auprès des ménages et lors d’événements : foires, marchés, etc. ;
- soulagement du travail des femmes ;
- contribution à la préservation des arbres.