Amélioration de la résilience climatique de l'agro biodiversité dans les oasis

Maroc

2017
Autre
Maroc

Fezna

Période de réalisation de l'initiative

du 07/2011 au 03/2013

Description de l'initiative

Pour les zones oasiennes du Maroc, les projections de la Direction de la Météorologie Nationale, prévoient un réchauffement moyen saisonnier et annuel de l’ordre de 1 à 2.2°C, entre 2030 et 2050.
Le changement climatique attendu dans les zones oasiennes aux horizons 2030- 2050 va donc conduire à une augmentation des températures et à une modification des régimes des pluies, ce qui contribuera à augmenter la pression sur les ressources.
Ces changements auront pour conséquences une nette diminution des disponibilités en eau, une augmentation des besoins en eau agricole ainsi qu’une dégradation des écosystèmes et de la biodiversité. Dès lors, on observera une baisse notable de productivité dans tous les secteurs socio-économiques, accompagnée d’une pression croissante sur les ressources naturelles.
L'initiative vise à renforcer la résilience climatique de l'agroécosystème de l'oasis pour juguler la recrudescence des sécheresses et la variabilité climatique accrue, grâce à une stratégie de conservation du sol et de l'agro biodiversité locale.
L'initiative est le résultat de plusieurs ateliers communautaires d'évaluation de la vulnérabilité qui ont permis de diagnostiquer les impacts du changement climatique, de collecter les connaissances traditionnelles et d'identifier les solutions d'adaptation.
L'introduction de l'agriculture « intelligente » pour le climat, la création d'une bergerie résiliente ainsi que l'introduction de l'agroécologie sont trois axes de l’initiative. Cela permet à la communauté d’acquérir une capacité de régénération qui augmente la résilience de l'oasis et consolide l'adaptation tout en permettant de générer des revenus durables.
Plusieurs activités ont été développées.
La conservation de variétés locales menacées de palmiers résistants : la coopérative a axé ses efforts sur la protection du Mejhoul (variété noble qui ne représente que 1% des palmiers au Maroc) et du Boufeggouss. Une pépinière de 300 m² a été créée et 1000 pieds de Mehjoul et 2000 pieds de Bouffegouss ont été plantés. Ces variétés sont très résistantes à la sécheresse et ne nécessitent que peu d’eau.
Le renforcement de l'agriculture oasienne qui est enracinée dans la tradition de la région. L’action menée consiste à bien gérer les faibles ressources en eau et en terres arables, cela grâce à une organisation particulière de l'agriculture en couches verticales construites autour du palmier dattier. Cette méthode ancestrale favorise une couche verticale créant un microclimat favorable aux cultures sous-jacentes : arboriculture (principalement les oliviers et les pommiers) et cultures basses (légumes, céréales, fourrages, henné). En outre, es plantations permettent d'absorber le CO2.
La conservation de l'espèce D'Man : en plus des plantations complémentaires qui sont régénératrices des sols et de l'eau, la communauté pratique également l'élevage, activité traditionnelle qui est une façon d’utiliser au mieux les ressources de l'écosystème. Il s'agit principalement de l'élevage du D'Man, qui s'adapte parfaitement au système de production des oasis (résistance aux températures élevées). Cette activité a permis l'amélioration des sous-produits de la culture et la production de fumier nécessaire à l'agriculture. Pour neutraliser la production de CO2 et d'ammoniac issus de cette activité, la coopérative a assuré, de façon intelligente, la construction de plantations pérennes collectives à proximité (oliviers, dattiers, arbres fruitiers) pour absorber ces gaz.
La gestion et l'amélioration de l'utilisation de l'eau car les eaux souterraines et les eaux de surface sont surexploitées. Deux techniques principales ont été introduites pour limiter la surexploitation de l''eau en raison des sécheresses : l’installation d'un réseau d'irrigation goutte à goutte qui permet une économie d'eau de 70% et l'utilisation du système traditionnel de Khettarat pour éviter l’évaporation. L’eau, collectée dans un réservoir, est utilisée par le système d'irrigation goutte à goutte.

Principaux résultats obtenus

- baisse des émissions des gaz à effet de serre
- bonne gestion de la ressource en eau
- création d’un couvert végétal
- plantation d’arbres dont on peut retirer des revenus
- maintien de la diversité biologique