Description de l'initiative
La plus grave crise environnementale des temps modernes est en rapport avec les changements climatiques, qui constituent un véritable problème de sécurité mondiale en raison des perturbations causées aux systèmes alimentaires. Les conséquences sont diverses : raréfaction des ressources naturelles, dégradation des terres, augmentation de la pauvreté et accroissement des migrations.
Cependant, le secteur de l’alimentation et de l’agriculture peut devenir un moteur de développement durable, avec la création de millions d’emplois verts et le développement de techniques écologiques qui peuvent contribuer à atténuer les impacts des changements climatiques.
En réponse à ces problèmes, il a été décidé de créer un centre d’incubation agroécologique. Le choix a été fait d’y produire des intrants naturels agricoles. IAFC GROUP CONSULTING, soucieux de la préservation de l’environnement, a acquis terrain de 11 ha pour y implanter un centre d’incubation agroécologique. IAFC a adopté une approche écosystème pour les petites et grandes exploitations : soutien aux systèmes durables, approches qui prennent en compte le contenu nutritionnel des aliments produits selon différentes méthodes (par exemple : type de semences, fertilisation des sols, choix d’intrants appropriés) et mesures des performances agricoles à la fois selon la quantité (kg) et la qualité (indice nutritionnel) par unité de surface. Il s’agit de trouver un équilibre entre la qualité, le rendement, le respect de l’environnement et la préservation des sols.
Les intrants naturels sont produits avec des déchets de canne à sucre, du stip (faux tronc du bananier) et de la fibre de palmier. Ces matières, une fois broyées, permettent de produire du compost. La fermentation du compost dans l’eau permet de produire de l’engrais liquide. Enfin, la compostière des composts procure du biogaz naturel.
Les engrais produits permettent d’améliorer le rendement et la qualité des récoltes tout en respectant l’environnement. Les recherches conduites ont permis de découvrir que les résidus issus de la transformation de la canne à sucre, à savoir la bagasse, les écumes, la mélasse et la vignasse permettent de fabriquer non seulement un compost complet ultra-riche, mais aussi des emballages biodégradables et de l’énergie renouvelable. Ce sont d’ailleurs les initiales de ces produits dérivés de la canne à sucre qui ont été utilisées pour donner le nom à la marque du compost BEMV+. Par la suite, le nom a été changé ; le compost s’appelle dorénavant « ELODJAN ». ll a fait l’objet d’une propriété intellectuelle OAPI. La production annuelle est de 10 tonnes pour les engrais liquides et de 30 tonnes pour le compost. La production de fruits et légumes s’élève à 100 tonnes.
Les bénéficiaires sont les élèves des écoles d’agriculture, les planteurs, les paysans, les agripreneurs, les consommateurs et la population. 500 jeunes techniciens agricoles bénéficient chaque année des formations en agroécologie.
Les activités sont de plusieurs ordres. D’abord, la fabrication et la commercialisation des intrants phytosanitaires naturels agricoles (compost, insecticide, engrais foliaire), à partir des déchets des matières végétales. Ensuite, la formation en agriculture écologique, l’assistance et l’encadrement des producteurs et des coopératives agricoles. Cela concerne la production maraichère en hors sol et pleine terre. Les autres activités sont la production d’emballages biodégradables, la commercialisation de semences naturelles et le matériel agricole, la production d’énergie renouvelable, l’analyse du sol, l’entretien de la biomasse végétale et de la fertilité du sol, la création de fermes agroécologiques.
Principaux résultats obtenus
Les activités ont permis aux agriculteurs d’obtenir une production intégrée qui nécessite moins d’intrants, ce qui permet de préserver la biodiversité, d’améliorer la vie biologique des sols et de protéger la flore et les insectes pollinisateurs. Les bénéfices des actions entreprises sont nombreuses : doublement des rendements de la plupart des cultures, meilleur cycle hydrologique avec des nappes phréatiques et des sources permanentes plus importantes, amélioration de la fertilité des sols, piégeage du carbone dans les sols, diversité accrue de l’alimentation humaine et animale. De plus, le piégeage du carbone dans le sol permet d’atténuer les effets des changements climatiques.
Un objectif à moyen terme est la création de fermes agroécologiques, sur le modèle de la ferme existante, et cela sur toute l’étendue du territoire national et dans la sous-région.