Consommons bio pour la préservation de notre santé et de notre environnement

Côte d'Ivoire

2021
Autre
Côte d'Ivoire

Odienné

Période de réalisation de l'initiative

du 11/2019 au 12/2021

Description de l'initiative

Le maraîchage est la culture de légumes, de certains fruits, ainsi que de certaines fines herbes et fleurs à usage alimentaire. En raison de leur richesse en vitamines, sels minéraux et protéines, les légumes et les produits protéagineux jouent un double rôle de sécurité alimentaire et de lutte contre la malnutrition.
De nombreuses populations vulnérables, notamment les femmes, vivent de la production et du commerce des produits maraichers et protéagineux. Dans les zones urbaine et rurale, les espèces traditionnelles (gombo, tomate, aubergine, légumes feuilles, etc.) sont généralement cultivées en association avec des cultures vivrières, qui demandent beaucoup d’espace, pour peu de rentabilité. Dans les zones urbaines et périurbaines, ce sont les espèces exotiques (laitue, chou, persil, carotte, etc.) qui sont produites sur des terres peu fertiles et en hors sol.
L’initiative vise à contribuer à l’amélioration des conditions de vie socio-économiques, à une alimentation saine et respectueuse de l’environnement et à la lutte contre la déforestation. Cet objectif général se décline en plusieurs objectifs spécifiques :
- Améliorer les revenus des membres de la coopérative par l’augmentation de la productivité
- Former les promoteurs à la maitrise des pratiques culturales biologiques
- Produire en hors sol, sous serre couverte, ou en plein air avec des substrats de récupération (balle de riz calcinée par exemple), des engrais biologiques (fiente de poule, bouse de vache compostée…) et des pesticides naturels (urine de vache, basilic…)
- Effectuer une rotation des cultures afin d’intensifier la production sur de petites surfaces.
Une étude de marché a été effectuée ; elle a permis de constater que la région est loin d’être autosuffisante en aliments de base. Selon les informations recueillies auprès de grossistes et détaillants, 80% des produits proviennent de l’extérieur de la région. Ils sont produits avec des engrais chimiques, qui sont coûteux. L’étude a permis également d’identifier les acheteurs potentiels : grossistes et détaillants.
Pour cultiver les produits maraichers, il est nécessaire de disposer de divers intrants. Tout d’abord d’engrais naturel, qui est constitué de fiente de poule et de bouse de vache. L’ensemble est mis en tas, humidifié, puis couvert d’une bâche noire. Un compost est obtenu ainsi au bout de trois à six mois.
Quant au substrat, il est produit avec de la balle de riz. Celle-ci est calcinée à l’aide de braises de feu sans flamme. La fabrication dure au minimum12 heures, période pendant laquelle, il faut brasser la matière à plusieurs reprises. La balle calcinée est ensuite mise dans des sacs, qui sont arrosés une fois par jour pendant deux semaines, afin d’augmenter la teneur en eau et de diminuer le taux de potasse qui résulte de la carbonisation.
Les insecticides, bactéricides et nématoïdes sont obtenus à l’aide d’urine de vache, de basilic et d’autre plantes connues pour leurs vertus thérapeutiques.
La main-d’œuvre est procurée par les membres de la coopérative, au nombre de 100, dont 80% sont des femmes. Le travail est collectif, sur un même site de production ; chacun a un rôle bien précis.
Les principales productions sont les produits maraîchers (gombo, tomate, aubergine, légumes feuilles…), les céréales (riz et maïs) et le manioc.
La culture maraichère se pratique sur deux hectares, ce qui permet de produire 40 tonnes de produits biologiques par cycle de quatre mois.

Principaux résultats obtenus

Les terres forestières sont préservées ; on conserve ainsi une capacité à capter les gaz à effet de serre. La production en hors sol sur 0,5 ha est équivalente à celle obtenue sur une surface de 2 ha cultivée de façon traditionnelle.
Les modes de production recommandés permettent aux producteurs de consommer des aliments sains et de préserver leur santé.
L’emploi de bio-intrants (engrais et produits de traitement) permet de préserver la faune aquatique des cours d’eau et les animaux qui vivent dans les marais.
Grâce à l’enrichissement naturel de la terre, les sols des cultures sont restaurés.
Plus de 100 emplois, directs et indirects, ont été créés pour 80 femmes et 20 hommes.
Les revenus des producteurs ont augmenté et leurs conditions de vie se sont améliorées.