Description de l'initiative
Les changements climatiques ont dévasté le Niger, le Tchad, le Nord Est du Nigéria ainsi que l’Est de la Centrafrique créant des réfugiés climatiques qui ont migré de leurs pays respectifs vers l’extrême Nord du Cameroun pour les Nigériens, Tchadiens et Nigérians et pour l’Est du Cameroun pour les Centrafricains. Arrivés au Cameroun, leur nouvelle terre d’accueil, ces réfugiés climatiques s’adonnent aux pratiques de déforestation abusive pour leur survie. Selon les statistiques du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (2013), on dénombre à ce jour près de 50.000 réfugiés tchadiens, 300.000 réfugiés centrafricains, 35.000 réfugiés nigériens et près de 8200 réfugiés nigérians. Ces chiffres sont à revoir à la hausse. Ces réfugiés ont augmenté de façon drastique la pression sur les ressources en eau et en énergie. Les besoins en habitat au Cameroun sont devenus plus importants, ce qui cause un sérieux problème pour les populations locales et pour le gouvernement camerounais. Les aides humanitaires internationales sont insuffisantes et ne satisfont que les besoins de ceux qui se sont enregistrés auprès des organisations internationales. Or, la plupart des réfugiés vivent dans les forêts et les villages environnants, sans foi ni loi, augmentant ainsi la pression sur les forêts et les autres ressources naturelles.
Voilà pourquoi trois jeunes étudiants de l’Université de Douala ont apporté des réponses à ce problème de famine en cultivant la spiruline. Cette algue est connue pour sa richesse en protéines, qui constituent entre 50 et 70% de son poids sec. Etant reconnu comme l’un des meilleurs compléments alimentaire au monde celui-ci présente d’autres atouts notamment pour la santé avec son action de renouvellement des cellules humaines et son aspect écologique primordial qui n’est pas des moindres car il est respectueux des espaces. De plus, la production de spiruline permet d’absorber du CO2. Sachant que le taux de production annuelle de CO2 est de l’ordre de 400 ppm, soit 0.04% selon la courbe de keepling avec une évolution de 2 ppm par an, il est important de noter que 32 milliards de tonnes de CO2 ont été rejetées dans l’atmosphère en 2015.
L’objectif du projet est de fournir une solution alternative en apportant un complément alimentaire utile et important à près de 500.000 réfugiés climatiques installés dans l’Extrême Nord, le Nord et l’Est du Cameroun.
Les populations réfugiées dispose difficilement d’un repas équilibré, il est important d’ajouter à leur alimentation quotidienne de la spiruline. Sachant que la production des produits vivriers est irrégulière en raison des dérèglements climatiques, cette algue très facile à cultiver à cause de son cycle de vie très court (plus ou moins trois semaines) permet d’ajouter des protéines dans l’alimentation qui en contient souvent peu. L’urgence est d'apporter à l'état et aux organisations internationales un plus dans l'alimentation de près de 500.000 réfugiés climatiques installés au Cameroun. D'après les résultats obtenus par ce projet cette action se propose d'apporter aux groupements de réfugiés climatiques une formation à la culture de cette algue, tout en espérant réduire de manière substantielle la pression sur les forêts et les changements climatiques, et de fournir des emplois verts aux milliers de réfugiés climatiques qui se convertissent très souvent en « coupeurs de routes », faute d’occupation.
Principaux résultats obtenus
- 300 kg de spiruline ont été produites chaque mois pour renforcer l'alimentation de 5000 individus
- 105 personnes ont été formées aux techniques de base de production de la spiruline pour continuer à encadrer et à sensibiliser leur entourage sur les atouts et les biens faits de la spiruline pour les communautés fragilisées, locales et internationales
- 23 tonnes de CO2 ont été absorbées par hectare de spiruline produite, ce qui contribue à la réduction des gaz à effet de serre donc à la lutte contre les changements climatiques
- cinq jeunes sont employés dans l'entreprise à temps plein et le projet vise à employer 150 jeunes à terme.