Des déchets organiques au biogaz

Cameroun

2021
Jeunes (moins de 35 ans, en individuel ou en groupe)
Cameroun

Littoral (Yassa)

Période de réalisation de l'initiative

du 11/2019 au 12/2021

Description de l'initiative

Le bois et le charbon sont utilisés comme sources d’énergie traditionnelles pour la cuisson partout dans le monde, depuis des décennies. Le bois a été l’une des principales sources d’énergie utilisée par l’homme pour faire du feu. En Afrique, dans la majorité des ménages, on utilise le charbon de bois pour la cuisson des aliments.
Pour plus de 60% des ménages d’Afrique subsaharienne, le bois énergie, utilisé directement comme bois de chauffe ou transformé en charbon, constitue la principale source d’énergie pour la cuisson. Cet usage est nécessaire à la sécurité alimentaire de millions de personnes. L’utilisation du bois de chauffage, du charbon ou des déchets organiques reste encore un moyen pratique et incontournable pour la cuisson.
Dans les zones rurales et les métropoles camerounaises, le bois, les copeaux, la sciure et le charbon de bois sont utilisés comme source d’énergie pour la cuisson des aliments. D’après une étude menée en 2013, auprès de 8407 ménages, 31% d’entre eux utilisent le bois comme source d’énergie pour la cuisine, 27% le charbon de bois, 30% le gaz, 4% le pétrole (réchaud), 1% la sciure. Les consommations totales dans les zones urbaines sont estimées, respectivement, à 2,2 millions de tonnes de bois et 356.530 tonnes de charbon de bois.
La pression sur les ressources en bois nécessite de trouver des énergies alternatives et renouvelables.
L’objectif général de l’initiative est de promouvoir le biogaz. Il se décline en plusieurs objectifs opérationnels : sensibiliser les jeunes aux techniques de traitement et de valorisation des déchets dans les périphéries de Douala, produire du biogaz afin de contribuer à la réduction de la déforestation des mangroves, produire de l’engrais organique biologique afin de réduire l’utilisation des engrais chimiques, réduire la pression sur les ressources ligneuses, alléger les travail de collecte du bois de chaume effectuée par les femmes, et vulgariser le biogaz auprès de quelques familles afin de modifier leurs habitudes en matière de consommation d’énergie.
Les bénéficiaires sont 200 jeunes de quatre localités, où se trouvent des zones de mangroves, ainsi que quelques familles.
La démarche choisie comporte quatre étapes : la formation des jeunes à la production de biogaz ; la construction de prototypes de biodigesteurs ; la collecte, le traitement et la transformation de déchets végétaux et animaux pour produire du biogaz et la sensibilisation des jeunes à l’utilité de vivre dans un environnement sain.
Les activités comprennent la collecte des déchets, le tri et le calibrage des déchets, l’ensemencement dans un digesteur, le conditionnement du gaz et celui des engrais.
La collecte comprend plusieurs opérations : enlèvement des déchets à l’aide de récipients prévus à cet effet, transport, tri, traitement et stockage avant utilisation.
Le tri consiste à séparer les déchets selon leur nature, si possible à la source, pour éviter les contacts et les souillures. Ces déchets ont ainsi une « seconde vie », le plus souvent par le réemploi et le recyclage, ce qui évite leur simple destruction par incinération ou abandon en décharge et permet de réduire leur empreinte écologique des déchets. Le calibrage consiste à séparer un même type de déchets en fonction de la densité.
Une fois triés et calibrés, les déchets sont introduits dans un digesteur pour être fermentés. Le contenu est chauffé et des bactéries sont ajoutées au mélange afin d’accélérer le processus de fermentation.
Une fois produit, le biogaz est conditionné dans des ballons ou des bouteilles conçues à cet effet et stocké pour être vendu.
Le digestat formé doit être séché, puis conditionné dans des sacs de 50 kg, pour être vendu aux agriculteurs afin d’enrichir les sols.

Principaux résultats obtenus

200 jeunes ont été formés aux techniques de traitement des déchets en biogaz dans la périphérie de Douala, où la population utilise le bois de mangrove comme combustible.
Cinq tonnes de déchets humides, provenant des déjections de porcs, des bouses de vaches et des déchets ménagers, ont permis de produire 600 kg de biogaz qui ont été distribués aux jeunes, soit 265 m3. Cela a permis d’économiser 1,46 tonne de bois de mangrove utilisé pour le fumage du poisson et la cuisson des repas.
Les 600 kg de méthane produits ont permis d’éviter l’émission dans l’atmosphère de 2550 kg équivalent CO2.
La production de 2,5 tonnes de biofertilisants a permis d’améliorer les rendements des agriculteurs de la zone et de limiter l’utilisation des engrais chimiques, qui sont des sources d’émission de N2O, lequel a un pouvoir de réchauffement global qui est 298 fois supérieur à celui du CO2.