Désensablement des rizières et du lit du marigot

Sénégal

2016
de 20 000 à 100 000 habitants / between 20,000 and 100,000
Sénégal

Ziguinchor

Période de réalisation de l'initiative

du 04/2013 au 05/2015

Description de l'initiative

Les changements climatiques ont modifié les régimes des pluies sur le territoire communal et entraîné une plus grande érosion des sols, qui a été accentuée par la différence de relief existant (environ 12 à 13 m) entre la zone sud et la zone nord. Le ruissellement, qui prend naissance sur les versants de la partie haute, décape les sols, déracine les arbres, endommage la voirie et les habitations des quartiers de Manguiline, Bassène, Kadiamor et Badionkotositués à la périphérie, le long d’un marigot. Ceci assèche le marigot et rend inutilisables ses abords, qui servaient à la production de riz et de légumes.
Outre la disparition d’un microclimat et d’un écosystème qui entouraient la commune, les populations qui tiraient leurs moyens de subsistances du marigot et de ses environs, subissent de plein fouet la dégradation de l’environnement.
Face à cette situation, et afin de réduire la vulnérabilité de son territoire, la commune de Bignona a initié un projet d’adaptation au changement climatique, avec comme objectif général la lutte contre l’érosion hydrique et l’ensablement du marigot et des rizières.
Il s’agit de récupérer les dépôts de sable dus à l’érosion pour fabriquer des briques ; celles-ci serviront à remblayer les routes dégradées et à couvrir les sols pour mettre fin progressivement au phénomène d’érosion. Le projet prévoit également le développement des cultures dans les rizières et périmètres maraichers ainsi désensablés afin de relancer la production piscicole. Ce système permet de mettre en place une grappe d’activités de gestion de l’environnement, de créer des revenus et de diversifier l’alimentation grâce à la production de légumes et la culture de poissons.
Le projet est impulsé par une démarche collective de participation à l’effort de développement local. En effet, les conseils de quartier sont des structures fédératives reconnues par arrêté municipal comme des espaces de concertation et de mise en cohérence des actions de développement local. Ils contribuent à la promotion de la participation citoyenne, de la démocratie locale, à la réalisation des projets ayant pour cadre le quartier ; leur action s’articule avec les orientations communales.
Les conseils de Quartier (C.Q) ont mis sur pied des comités de gestion de l’AGR, où siègent les membres suivants : le Président du C.Q, le Délégué de quartier, le trésorier Général et le Président de la Commission de l’Environnement ; deux commissaires aux comptes sont désignés pour une gestion rationnelle, transparente et durable. Chaque comité veille au bon fonctionnement de l’AGR et désigne les GIE de jeunes et de femmes pour l’exécution des travaux.
Une phase test, portant sur un quartier, est actuellement en cours de réalisation jusqu’à la fin de l’année. Après analyse de cette phase, la démarche sera étendue à l’ensemble des quartiers ; elle est tout à fait reproductible ailleurs.

Principaux résultats obtenus

- mise en place des comités de quartier et de gestion des AGR
- organisation des femmes et des jeunes en GIE pour la fabrication de briques
- désensablement des rizières et du lit du marigot
- création d’une unité de fabrication de briques, de dalles et de pavés par les GIE
- formation des femmes et des jeunes aux activités du projet et au développement durable
- création de chantiers de pavage des routes et des ravins empruntés par l’eau de ruissellement
- les zones récupérées ont permis le développement d’activités de riziculture, de maraîchage et de pisciculture pour une diversification alimentaire des populations
- une diversification alimentaire de la population locale
- création d’AGR et d’emplois verts par/pour les jeunes et les femmes.