Développement des chaînes de valeurs biologiques

Cameroun

2020
Association de développement
Cameroun

Dschang

Période de réalisation de l'initiative

du 01/11/2018 au 01/05/2021

Description de l'initiative

Le département de la Menoua, dans l’Ouest Cameroun est l’un des plus petits et des plus peuplés des départements du pays. La pression exercée sur les ressources naturelles (eau, sol, air et biodiversité) est de plus en plus forte. Sur le plan agricole, les dégradations sont principalement liées aux pratiques conventionnelles (pesticides, semences industrielles, perturbations diverses) et à la mauvaise organisation des acteurs de la filière. La conséquence en est la dégradation des conditions de vie de la population.
L’objectif de l’initiative est de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations et des agriculteurs en particulier, cela à travers deux objectifs spécifiques. D’une part, les producteurs et productrices du département de la Menoua se tournent de plus en plus vers des pratiques d’agriculture biologique. Ils visent la promotion des semences anciennes, et d’ici la fin du projet, ils chercheront à réhabiliter dix variétés anciennes de culture et les utiliser dans les systèmes semenciers. D’autre part, les produits biologiques du département de la Menoua sont vendus de manière rentable. Le marché́ des semences anciennes y est une priorité́.
Le projet s’adresse à̀ la fois aux producteurs d’intrants (notamment de semences), aux agriculteurs, chercheurs, autorités, conseillers agricoles et consommateurs. Le but est de toucher 2515 personnes directement d’ici mai 2021.
La méthodologie et les activités mises sur pied sont diverses. Les acteurs sont sensibilisés aux enjeux de la filière semencière et à la place clé́ des semences paysannes pour une agriculture durable. Un plaidoyer auprès des institutions publiques est élaboré pour que les semences paysannes occupent une place de choix dans les politiques de semences locales.
Une recherche d’action participative est mise en œuvre pour assurer la réhabilitation, la reproduction, la caractérisation, la diffusion et l’utilisation des variétés paysannes et des savoirs associes dans les systèmes semenciers et systèmes d’échanges locaux. Il s’agit d’accompagner les agriculteurs à différentes étapes. Deux foires des semences anciennes seront organisées pour mieux faire connaître les semences paysannes et les moyens d’y avoir accès.
Il est à noter que la faible maîtrise de certains aspects lies à la production (conservation, échange et valorisation des semences paysannes) et au plaidoyer en faveur des semences paysannes limite la portée des actions entreprises. De plus, la contradiction du discours tenu auprès des agriculteurs à propos des semences est réelle : les distributeurs d’intrants agricoles et certains conseillers promeuvent les semences dites « améliorées», fixes et brevetées, alors que les organisations d’appui aux paysans encouragent l’emploi des semences adaptées, évolutives et libres.
Enfin, le projet permet de délivrer une certification pour les semences paysannes destinées à la vente par l’approche des Systèmes Participatifs de Garantie (SPG).
Une difficulté notable doit être relevée, celle de ̀ satisfaire la forte demande des agriculteurs en sensibilisation, formation et accompagnement sur la multiplication des semences paysannes.

Principaux résultats obtenus

Les premiers résultats du projet sont perceptibles :
- une session de formation sur la sélection, la production et la conservation des semences paysannes biologiques a été́ organisée au bénéfice de 36 agriculteurs.
- un champ semencier et un magasin de semences ont été́ créés.
- quinze variétés de semences anciennes ont été́ collectées et cinq d’entre elles sont déjà̀ utilisées par les agriculteurs.
- plus de 120 producteurs ont bénéficié́ de ces semences anciennes.
- une présentation a été faite lors de la 5ième Conférence Ouest Africaine sur l’agriculture biologique à Accra, au Ghana, sur le thème de la « Promotion des semences paysannes comme levier pour le développement de l’agriculture biologique sur les hautes terres de l’Ouest Cameroun : le cas du choux ancien ».