Fabrication d’allume-feu écologiques

Cameroun

2021
Femmes (en individuel ou en groupe)
Cameroun

Douala

Période de réalisation de l'initiative

du 01/2017 au 12/2021

Description de l'initiative

La superficie mondiale des forêts tropicales est de 1770 millions d’hectares, dont 600 millions en Afrique. La plus grande réserve forestière africaine se trouve dans le bassin du Congo ; elle couvre 200 millions d’hectares. Au Cameroun, la forêt représente couvre plus de 60 % du territoire. D’après le GTZ (2008), le Cameroun possède un secteur industriel de bois fortement générateur de déchets. Le produit final obtenu lors de l’exploitation forestière représente seulement 30 % de la biomasse initiale exploitable de la chaîne de production. Environ 1,8 million de m3 de résidus sont brulés à l’air libre chaque année.
A peine 10% des résidus de sciage (sciures, chutes de bois massif, défauts de cœur au sciage, chutes de tronçonnage des grumes) sont valorisés. Lorsqu’ils sont déversés dans la nature, les déchets se décomposent en émettant du méthane, qui est un GES particulièrement nocif.
L’objectif de l’initiative est de valoriser et recycler les déchets des UTB (unités de transformation de bois) ainsi que les déchets d’agrumes pour les transformer en sources d’énergies renouvelables combustibles : allume-feu ECOFLAME. Cela permet aux UTB de gérer durablement leurs déchets encombrants et aux ménages de bénéficier d’un combustible qui leur facilite l’allumage du feu de bois énergie.
La démarche de travail a comporté plusieurs étapes. D’abord, il a fallu mener une étude pour évaluer la disponibilité des déchets biodégradables à Douala. Puis, une enquête a été menée en 2018 auprès des ménages sur les allume-feu les plus utilisés. Cela a permis d’obtenir les informations suivantes : la source d’énergie combustible utilisée pour la cuisine est principalement le charbon de bois (61%) et le bois (34%). Sept types d’allume-feux sont utilisés : le latex ; le papier ; le pétrole, le plastique, les pulpes de noix de palme, les vieilles babouches et les vieux vêtements. Le plastique (49%), le pétrole (20%) et le latex (19%) sont les allume-feu les plus cités. Certains allume-feu comme le plastique, les papiers, les vieux vêtements ou vieilles babouches sont ramassés gratuitement dans la rue ou dans des poubelles. Par contre, ceux à base de latex, de pétrole et de pulpes de noix doivent être achetés. Tous les allume-feu identifiés produisent une abondante fumée et dégagent une mauvaise odeur qui peut affecter le goût des braises.
La production de l’allume-feu ECOFLAME comprend quatre étapes : pré-collecte, prétraitement, traitement de la matière et compactage. La pré-collecte est faite dans les UTB et les commerces. Une fois collectés, les déchets sont acheminés vers l’unité de production.
Le prétraitement consiste à trier la sciure et les déchets d’agrumes de façon à les débarrasser des matières plastiques, chûtes de bois, limaille de fer et autres déchets. Les déchets plastiques sont mis dans les bacs à ordures d’HYSACAM (Hygiène et Salubrité du Cameroun), la limaille de fer est acheminée vers le marché de la ferraille et les chutes de bois servent de source d’énergie pour le traitement de la matière première.
Le traitement proprement dit consiste à déshydrater la matière première pour la rendre plus facile à compacter. Le compactage est fait grâce à un matériel hydraulique conçu par ECOBIO. L’opération se fait en l’espace d’une minute.
La commercialisation se fait de trois façons : par un réseau de grossistes et de producteurs de charbon vert, par dépôt-vente dans les boutiques ‘’MADE IN CAMEROON’’ (Douala et Yaoundé) et par vente directe au consommateur final. Pour sensibiliser les consommateurs et leur faire découvrir le produit, des présences sont effectuées sur des marchés, des expositions ventes et des foires.

Principaux résultats obtenus

Le projet participe à la gestion durable des déchets des UTB de la ville de Douala en réduisant leur présence dans les usines et dans les rues. Cela empêche leur décomposition dans la rue et évite l’émission du méthane, gaz à effet de serre plus nocif que le dioxyde de carbone. Ainsi, le projet répond à l’ODD13 : Mesures relatives à la lutte contre le changement climatique.
La disponibilité des déchets a permis de créer des activités locales directes et indirectes autour de la gestion durable des déchets des UTB et des commerces : pré-collecte, collecte, transport, tri, production locale, distribution. Cela facilite une consommation et une production responsable répondant ainsi à l’ODD12.
L’allume-feu ‘ECOFLAME’ participe à la réduction de l’usage du plastique ainsi qu’à celui du latex lors de l’allumage du feu de bois énergie. La mise sur pied d’une unité de production de l’allume-feu ‘ECOFLAME’ a permis de créer six emplois directs et de nombreux emplois indirects sur toute la chaîne, depuis la collecte jusqu’au produit-fini.