Installation d’une champignonnière pilote

République Démocratique du Congo

2023
Association de développement
République Démocratique du Congo

Nord Kivu, Territoire de Walikale

Période de réalisation de l'initiative

du 04/2023 au 06/2023

Description de l'initiative

La population du territoire de Walikale vit généralement des activités agricoles pour subvenir à ses besoins vitaux. Depuis quelques années, on assiste à une conversion de plus en plus de superficies de terres boisées à des fins agricoles. De vastes superficies de cultures vivrières ont vu le jour. Les conséquences en sont la dégradation des forêts, la disparition d’espèces végétales et la fuite de certains animaux, tels les singes, vers d’autres habitats plus propices à leur existence.
Pour freiner cette tendance et lutter contre la pression qui en découle sur les terres forestières, le présent projet a été mis en place à titre pilote. A été choisie une alternative culturale rentable : la culture de champignons pleurotes en hors sol.
Il s’est agi de mettre en place de la myciculture afin de permettre aux ménages d’agriculteurs de procéder à la culture et à la commercialisation des champignons. Cela pour aider les bénéficiaires à répondre à leurs besoins alimentaires.
Plusieurs objectifs sont visés :
- Former les ménages à la production hors-sol du champignon pleurote en milieu domestique ;
- Rendre les ménages agricoles de moins en moins dépendants du champignon forestier en diminuant ainsi la pression sur les forêts ;
- Apprendre aux ménages agricoles sélectionnés à faire de la culture de la pleurote à la fois une source de nourriture pour la famille et une source de revenu par la vente des produits (gain en autonomie) ;
- Favoriser le transfert de connaissances en donnant aux ménages les capacités de former d’autres ménages à proximité ;
- Promouvoir la gestion durable des ressources forestières non ligneuses en utilisant les déchets agricoles par la pratique du compostage pour la myciculture.
Les bénéficiaires sont 50 ménages d’agriculteurs qui vivent autour des aires protégées (pour 64%, des femmes petites productrices, avec un accent particulier sur les filles mères et les veuves, ainsi que les femmes chefs de ménage et, pour 36%, des hommes, essentiellement des cultivateurs).
Une équipe d’agents de RCID, antenne de Walikale, s’était rendue dans le groupement Wassa, village Kanyama pour recueillir l’avis sur le projet des autorités locales et de la communauté locale. Après échanges, le chef du village et la population ont, à l’unanimité, accepté que le projet soit mené dans le village. Puis l’équipe RCID, accompagnée du chef du village, de l’infirmier titulaire et de la cheftaine, a procédé à l’identification des 50 ménages bénéficiaires de la formation.
L’initiative a comporté plusieurs activités. L’équipe a pris contact avec les autorités locales et avec la communauté pour les informer sur la nature et la philosophie du projet. Elle a ensuite identifié et enregistré des bénéficiaires, ménages d’agriculteurs. Elle a procédé à la formation « théorique » des bénéficiaires. Puis, elle a mis en place des infrastructures (construction des champignonnières pilotes). Elle est ensuite passée à la formation pratique des bénéficiaires : choix et préparation des substrats, empaquetage, pasteurisation, ensemencement, incubation, semis, suivi journalier de la champignonnière. A cela, il a fallu ajouter l’apprentissage de la technique de récolte, celui de la transformation des champignons et la formation à la technique de préparation culinaire.

Principaux résultats obtenus

Deux champignonnières écoles ont été créées. La production est de 600 kg de pleurotes. Les personnes formées sont maintenant capables de former à leur tour d’autres personnes.
Les résultats sont notables sur plusieurs plans.
Sur le plan social : 32 femmes et 18 hommes ont été formés ; ils forment à leur tour d'autres membres de leurs communautés.
Sur le plan économique : grâce aux revenus de la vente des champignons, les bénéficiaires sont capables de subvenir aux besoins de leurs enfants.
Sur le plan environnemental : la production domestique de pleurotes a réduit la dépendance vis-à-vis des champignons sauvages et diminué la pression sur les écosystèmes forestiers ; elle favorise également la restauration des forêts. De plus, la myciculture, en utilisant les déchets de récolte comme substrats, favorise la valorisation de ces déchets. Ce projet contribue aussi à la séquestration du carbone par les arbres car le couvert forestier est préservé.