L'agroécologie pour renforcer la résilience agricole

Maroc

2016
Femmes (en individuel ou en groupe)
Maroc

Kissane, Province de Taounate

Période de réalisation de l'initiative

du mars 2007 au décembre 2016

Description de l'initiative

Le Prérif est une zone de montagne très fragile qui subit déjà les effets du changement climatique et qui y sera de plus en plus exposée à l’avenir. De plus en plus souvent, les pluies sont battantes et de courte durée, avec de longues périodes de chaleur excessive. Les cycles des plantes sont perturbés et cela met en danger la sécurité et la souveraineté alimentaire.
Ces dernières années, cette région, principalement agricole, a connu une forte dégradation de l’environnement. Les constats, alarmants sont nombreux : forte érosion et appauvrissement des sols, déforestation, détérioration de la biodiversité, stress hydrique des plantations. A cela s’ajoutent d’autres problèmes : perte des semences traditionnelles, augmentation de l’utilisation d’engrais chimiques, perte des savoir-faire agricoles, culinaires, artisanaux, etc. Il s’est ensuivi notamment un exode des jeunes.
Face à ces changements climatiques, ma priorité a été de former des agriculteurs(rices) à l’agroécologie afin qu’ils mettent en œuvre ces techniques alternatives aux méthodes culturales actuelles. A cette fin, plusieurs objectifs sont visés :
- l’atténuation et la réduction des émissions de gaz à effet de serre
- la séquestration de ces gaz par les plantations, en particulier les arbres et les arbustes
- le maintien de la sécurité alimentaire et l’atteinte de la souveraineté alimentaire en augmentant la résilience agricole face aux effets des changements climatiques.
Les acquis des formations en agroécologie que j’ai dispensées à des groupements de femmes, d'agriculteurs, d'apiculteurs et de pépiniéristes ont permis de mettre en œuvre plusieurs types de projets, en particulier :
- la plantation de différentes variétés d’arbres et de plantes aromatiques et médicinales, adaptées au changement climatique.
- la multiplication de l’Origanum Compactum, qui est une plante endémique de la région et qui est en train de disparaître
- la plantation de haies vives pour les abeilles et les petits animaux dans les jardins potagers
- la préservation et la valorisation des semences agricoles locales, notamment le petit épeautre, qui est maintenant cultivé par plusieurs femmes semencières. Il est à noter qu’une « maison des semences » a vu le jour grâce au projet « femmes semencières ». C’est un lieu où les femmes viennent s’approvisionner en semences, en échanger et en stocker.

Principaux résultats obtenus

Un résultat visible est la sauvegarde des sols : la mise en pratique des techniques d’agroécologie a permis de ralentir l'érosion, cela est particulièrement vrai pour les vergers. D’autre part, on constate que les essences forestières traditionnelles de la région (myrte, lentisque, caroubier, jujubier…) sont maintenant sauvegardées. Tout cela contribue à la lutte contre les changements climatiques, à la fois en termes d’atténuation et d’adaptation, lutte à laquelle toutes les personnes formées contribuent.
L’initiative a également incité les femmes et les jeunes à se réapproprier leurs exploitations, leur permettant ainsi de développer des activités génératrices de revenus et de contribuer au développement local de leur village.