L’îlot des Oiseaux sauvé de l’érosion côtière

Sénégal

2016
Association de développement
Sénégal

Mouït, région de Saint-louis

Période de réalisation de l'initiative

du 09/2010 au 08/2013

Description de l'initiative

En octobre 2003, Saint-Louis s’est retrouvé sous la menace des eaux. Afin de parer à toute éventualité d’inondation de la ville, un canal de délestage a été ouvert sur la Langue de Barbarie, à 5 km au sud de la ville de Saint-Louis. Depuis lors, le parc a subi des modifications importantes, notamment :
- le déplacement de l’embouchure naturelle, qui a été suivi de sa fermeture en août 2004
- la modification de la Langue de Barbarie, qui est devenue aujourd’hui une presqu’île
- la transformation de la partie du fleuve Sénégal qui est dans le Parc, en un plan d’eau marine
- les cours d’eau du Douty et du Lawmar ont vu leur système de remplissage soumis au gré des marées
- l’absence d’eau douce dans le parc depuis 2004
- la remontée du niveau de l’eau autour de l’îlot de reproduction des oiseaux, ce qui a provoqué la dégradation d’une importante partie de celle-ci, consécutive à l’accentuation de l’érosion côtière
Cette situation a engendré l’inondation des nichoirs et une forte réduction de l’aire disponible et de la densité de population d’oiseaux migrateurs.
Depuis quelques années, des perturbations sont donc remarquées au niveau de l’îlot des oiseaux migrateurs. Cet îlot, qui représente le réceptacle des oiseaux, subit actuellement les effets de l’érosion marine, qui réduit progressivement sa superficie et par conséquent sa capacité d’accueil. Conscients de cette menace, les membres du GIE Takku Liguey ont aménagé une diguette afin d’atténuer la vitesse de l’érosion, accentuée par les effets du changement climatique (élévation du niveau de la mer). Les travaux d’aménagement ont consisté à construire une diguette antiérosive à l’aide de gabions, fabriqués avec des cages en fer galvanisé remplis de moellons (grosses pierres) et la partie de l’ilot exposée à l’érosion actuellement accentuée par la progression de la brêche de Saint-Louis.
La mise en place de cette diguette, d’une longueur de 44 mètres, a nécessité :
- la fabrication de 35 cages de deux mètres cubes
- le transport, par cinq camions d’une capacité de seize 6 mètres cubes, de moellons provenant de la région de Thiès, à environ 200 km de la zone d’intervention
- l’utilisation de six charrettes pour transporter les moellons de la zone de débarquement à la plage
- l’usage de deux barques motorisées pour transporter les moellons jusqu’à l’ilot
- une main-d’œuvre d’environ 100 personnes, dont des femmes, qui sont venues des villages périphériques, à la suite de la sensibilisation des populations par les femmes de Takku Ligguey.
La longueur de la diguette est de 44 m. Sa réalisation a nécessité 5 jours de travaux intenses.

Principaux résultats obtenus

- ralentissement de l’érosion de l’îlot.
- amélioration des capacités d’accueil et augmentation de la population d’oiseaux qui fréquentent l’îlot.
- utilisation de cette digue par certains oiseaux pour y faire leurs nids.
- prise de conscience accrue des communautés quant à l’importance du parc pour la biodiversité et l’écotourisme.