La résilience communautaire face au changement climatique

République Démocratique du Congo

2017
ONG locale ou nationale
République Démocratique du Congo

Territoires de Rutshuru et Nyiragongo, Provinces du Nord-Kivu

Période de réalisation de l'initiative

du 08/2015 au 05/2016

Description de l'initiative

L'Est du pays connaît des conflits armés, des crises et des catastrophes naturelles y compris les changements de saisons culturales, les éboulements, l'infertilité du sol, les inondations, de pluies torrentielles ... il reste à signaler que 2 volcans actifs notamment Nyiragongo et Nyamlulagira autour du Parc National des Virunga constituent une menace climatique et un grand risque à plus de 1500000 personnes de la RDC et du Rwanda. Nous avons pris l'initiative de développer la résilience pour réduire les effets du réchauffement climatique aux populations à risques. Nos initiatives incluent le reboisement, le développement des activités agricoles, le captage de sources d'eau potable avec approche GIRE, l'éducation communautaire et le plaidoyer.
Des études menées par BIFERD en 2016, dans le territoire du Rutshuru ont montré que les productions agricoles (maïs, haricots) ont baissé à la suite d'une saison sèche très longue, ce qui est tout à fait inhabituel. C'est une des conséquences du changement climatique dans cette région. En outre, les populations qui vivent autour du Parc National des Virunga pratiquent la coupe des bois de chauffe et la fabrication de la braise (carbonisation). De plus, la coupe du bois dans les plantations privées et les lieux publics s’est accentuée au cours des dix dernières années.
Les bénéficiaires de nos actions sont essentiellement les femmes vulnérables qui vivent autour des volcans actifs et victimes. Elles sont bénéficiaires d’activités de production maraichère, qui permet de générer des revenus, lesquels servent à acheter des foyers améliorés, réduisant ainsi la pression sur les ressources en bois.
La deuxième catégorie de bénéficiaires sont les jeunes qui ont quitté les groupes armés et qui pratiquent le braconnage et la coupe du bois dans le Parc National des Virunga. Ils sont initiés à la réalisation de plants d’arbres, qu’ils vendent aux communautés.
Les autres bénéficiaires sont les pygmées, qui vivent autour des volcans actifs dans le Parc National des Virunga. Une enquête a été faite sur la vie de cette population et sur les conséquences du réchauffement climatique qui l'affecte.
Un ensemble d’activités ont été menées dans le cadre de l’initiative.
L’éducation communautaire sur le réchauffement climatique a porté sur le changement climatique, la résilience, la promotion des pratiques qui permettent de réduire les risques. Cette éducation a été faite par le biais des communautés religieuses, des écoles primaires et secondaires ainsi que des universités. Les activités ont pris la forme de réunions communautaires, de forums sur le réchauffement climatique et de journées Internationales de Prévention de Risques de catastrophes.
Des enquêtes ont été conduites sur les impacts du réchauffement climatique pour les pygmées et les peuples autochtones. Financées par Pygmée le Cœur de l’Afrique, une ONG basée à Paris, elles ont porté sur les impacts du réchauffement climatique sur la vie environnementale, sociale et économique des peuples autochtones/Pygmées. La participation active de Pygmées qui vivent autour du Parc National des Virunga a permis de mener à bien ces enquêtes.
Des pépinières communautaires ont été mises en place pour faire du reboisement familial et communautaire ; elles ont été réalisées avec la participation active des communautés qui vivent autour du volcan actif, dans des zones encore en proie à des conflits armés. Des arbres fruitiers, des arbres pour l’agroforesterie ont été produits et distribués aux communautés locales.
On a développé les moyens de substance et la résilience des communautés affectées par le réchauffement climatique, grâce notamment à la production maraichère. Il s'agissait d’accroître l’autosuffisance alimentaire, dynamiser l’économie locale et freiner la destruction massive des arbres.
Le captage de sources a été réalisé pour améliorer l'accès à l'eau des populations victimes du changement climatique. Il s’est accompagné de la sensibilisation des populations sur le cycle de l’eau et les effets des changements climatiques sur la disponibilité de la ressource. La Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) a permis de prendre en compte la configuration des terrains en pente, la nécessité du reboisement, la protection des sources d’eau et la gestion des conflits autour des points d’eau potable.

Principaux résultats obtenus

- les 60 groupes de micro-finance créés ont permis aux femmes dde disposer de moyens financiers pour s’acheter des foyers améliorés afin de diminuer la consommation de charbon de bois et donc la coupe du bois.
- la production de plus de 100.000 plants pour l’agroforesterie a permis de faire du reboisement une affaire communautaire et familiale : 30% des ménages ont planté au moins un arbre. Ces arbres contribuent à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et aussi à l’absorption du CO2 produit par les volcans toujours actifs.
- les dix sources d'eau potable aménagées sont bien gérées afin d’éviter le gaspillage. Cela s’est accompagné d’actions de sensibilisation sur la protection des ressources en eau.
- sensibilisation de 75000 personnes sur le réchauffement climatique et ses méfaits. Cette sensibilisation a aidé la population à développer des attitudes, pratiques et habitudes positives face au réchauffement climatique : plantation des arbres, baisse de la consommation de charbon de bois, protection du couvert forestier.