Le maraichage avec du biochar

Côte d'Ivoire

2021
Jeunes (moins de 35 ans, en individuel ou en groupe)
Côte d'Ivoire

Sakassou

Période de réalisation de l'initiative

du 01/2016 au 12/2021

Description de l'initiative

Dans la région du Gbèké, ainsi que dans l’ensemble du pays, les terres deviennent de plus en plus pauvres. Cette dégradation des sols a pour origine notamment une utilisation abusive d’intrants chimiques. Or, ces derniers ont des effets indésirables sur la santé des consommateurs (développement de plusieurs maladies), sur le rendement agricole (qui s’affaiblit) et sur la pollution de l’environnement. De 2000 à 2010, 11% des terres de Côte d’Ivoire ont été dégradées, soit une superficie de 322 462 km².
Le principal objectif de l’initiative consiste à faire du maraîchage plus respectueux de l’environnement tout en prenant en compte des enjeux sociaux, l’emploi des jeunes par exemple. Un autre objectif consiste à produire et à distribuer des intrants naturels, dans le but de restaurer et de régénérer les sols, ainsi que de garantir la santé des consommateurs. L’emploi du biochar devra permettre d’obtenir de meilleurs rendements agricoles et de préserver l’environnement.

Les premiers bénéficiaires sont les trois initiateurs du projet grâce auquel ils sont plus autonomes quant à l’approvisionnement en intrants. De plus, ils travaillent maintenant dans un environnement plus sain.
Les autres bénéficiaires sont les jeunes, qui ont été associés au projet et qui travaillent temporairement comme ouvriers dans les parcelles de maraîchage et sur le site de fabrication des intrants naturels, ainsi que les revendeurs détaillants qui trouvent plus facilement un approvisionnement local en légumes et enfin les consommateurs qui ont accès à des produits plus sains.

Après avoir suivi une formation sur la production de bio-fertilisants, il a été décidé d’utiliser le biochar comme intrant naturel. Les objectifs particuliers de cet usage sont : retenir l’eau, faire absorber les minéraux par les plantes, améliorer la structure du sol, apporter de l’oxygène, favoriser le développement des racines des plantes, renforcer la microbiologie et retenir les micro-nutriments disponibles dans le sol.

L’activité principale est le maraichage : culture de tomates, d’aubergines, etc. Pour cela, des pépinières sont réalisées et les parcelles de culture sont préparées. Douze à quatorze jours plus tard, il est procédé au repiquage des plants et à l’entretien des plantes jusqu’à la récolte.
Cependant, il a été constaté que les sols mis en culture deviennent de plus en plus pauvres, cela en raison d’une utilisation excessive d’intrants chimiques. C’est pourquoi il a été décidé d’employer le biochar pour les sols. Cela a permis de développer une autre activité, celle de la production de biochar.
La production du biochar passe par un ensemble d’étapes : en premier lieu, la collecte des matières premières brutes. C’est un maillon essentiel car c’est à ce moment qu’est choisi le type de matières premières qui est utilisé par la suite. Le taux d’humidité doit être apprécié pour éviter un temps de séchage trop long ultérieurement. Ensuite, il faut donc procéder au séchage de la matière première collectée, de sorte que le taux d’humidité ne constitue pas une gêne lors de la phase de carbonisation. Puis, on effectue la carbonisation : il s’agit alors de transformer, plus ou moins rapidement, la substance organique en charbon (carbone), gaz et goudron, sous l’effet de la chaleur. Une fois la carbonisation terminée, il reste à mettre le produit obtenu en sacs, lesquels sont stockés en attendant l’utilisation du biochar dans les parcelles.
Pour employer le biochar, on creuse d’abord un trou autour de la plante, on y dispose quelques poignées de biochar, puis on referme le trou.
Il est important de compléter l’apport du biochar aux sols avec des engrais. A cette fin, les initiateurs du projet se sont formés à la production et à l’emploi du Bokashi, un engrais naturel, produit à partir de matières organiques fermentées.
Il est essentiel de cultiver des produits de bonne qualité, qui puissent être conservés sur une longue durée au profit des producteurs et des revendeurs détaillants.

Principaux résultats obtenus

L’utilisation du biochar n’a eu aucun effet indésirable sur le sol, sur la production, sur l’environnement ou la santé. En revanche, l’emploi du biochar comme amendement a permis de reconstituer et de restaurer la terre de façon à obtenir des produits de meilleure qualité et un bon rendement agricole.
Le biochar contribue à lutter contre les changements climatiques, à protéger l’environnement et à conserver la bio-fertilité. L’effet du projet sur les changements climatiques est double. D’une part, le biochar permet de séquestrer le carbone dans le sol. D’autre part, le fait de produire des bio-fertilisants sur place évite de nombreux transports.
La problématique de la gestion des déchets ménagers étant un gros problème pour la plupart des Etats d’Afrique noire, ce type de projet contribuer, non seulement, à améliorer le rendement des sols, mais aussi gérer en partie la question liée à la gestion des déchets.
Le projet a contribué à créer de l’emploi pour les jeunes de la localité. Il participe donc à la lutte contre le chômage des jeunes de la localité et il contribue à réduire la pauvreté grâce à une augmentation des revenus des jeunes concernés.