Lutte contre l’érosion et résilience climatique

Maroc

2016
Association de développement
Maroc

Le bassin versant de l’Assif Melloul (communes de Bouzmou et d’Imilchil).

Période de réalisation de l'initiative

du 0/2008 au 12/2015

Description de l'initiative

Le projet concerne 5100 habitants (480 familles) du bassin versant de l’Assif Melloul, bassin versant de 75.500 ha au sud-est du Maroc (province de Midelt). Le principal moyen de vie de la communauté est l'agriculture vivrière et le pâturage. Ces moyens sont toutefois menacés par les effets des changements climatiques, de plus en plus visibles à l’échelle de cette vallée (pluies et inondations de plus en plus fréquentes, intenses et violentes, orages…). L'intensité des précipitations a significativement augmenté au cours des 10 dernières années. Les pluies et les orages qui frappent la vallée provoquent des crues importantes dans la zone et les conséquences sont graves : dégâts environnementaux et socioéconomiques très sévères, notamment, érosion des sols, dégradation des parcelles agricoles, perte des cultures et destruction de l’infrastructure, pauvreté et exode rural. Les pertes écologiques et financières sont estimées à plus de 15 779 200,00 MAD.
A ces contraintes climatiques, s’ajoutent des pressions anthropiques (déforestation, pratiques agricoles inadaptées, collecte excessive du bois), qui fragilisent l’écosystème local et accentuent l’effet de l’érosion dans la zone.
L’initiative a ainsi contribué à atténuer l’impact des phénomènes climatiques extrêmes dans la zone et à renforcer la résilience communautaire, par la lutte contre l'érosion et la régénération des terres dégradées (réhabilitation biologique, correction mécanique, techniques agricoles résilientes, diversification des revenus).
Les principales réalisations de l’initiative sont :
- la mise en place de 360 m3 de seuils en gabions et de 3020 m3 de murettes en pierres sèches pour la fixation des sols, la protection des terres agricoles et la réduction des effets des inondations au niveau de 3 sites (Bouzmou, Iboukhanane et Moutzeli).
- la végétalisation d’une superficie de 150 ha de ravines et de versants à travers l’introduction de 2 plantes autochtones résilientes, le groseillier sauvage et l’épine (19.850 plants).
- la diversification des sources de revenus (pour réduire la dépendance vis-à-vis de l’agriculture) à travers de nouvelles activités économiques (élevage du poulet Beldi, arboriculture -pommier notamment-, tourisme solidaire, pâtisserie)
- l’organisation de programmes communautaires de formation aux techniques de fixation des sols au profit de 256 agropasteurs et de sensibilisation sur les changements climatiques et l’érosion au profit de plus de 2500 personnes, dont 800 femmes et de 1000 enfants
- le renforcement des capacités des femmes du Haut Atlas Oriental et leur autonomisation économique et sociale avec l’appui de l’ONU Femmes dans un contexte de changement climatique.
- l’élaboration d’un guide méthodologique de lutte contre l’érosion dans la vallée d’Assif Melloul, support didactique important pour le partage de l’expérience et la dissémination de l’approche vers d’autres sites et bassins versants.
L’initiative résulte d’un processus concerté, qui combine savoir-faire communautaire (population) et technique (études scientifiques). L’implication de la population dans l’analyse de sa propre vulnérabilité à l’érosion (réalisation d’une étude d’analyse de la vulnérabilité) et dans la plantation de variétés autochtones / résistantes (groseillier et épine vinette) a constitué l’aspect novateur du projet au côté du renforcement du leadership féminin.

Principaux résultats obtenus

- diminution des conséquences néfastes des inondations sur les sites du projet et atténuation de l’effet des événements climatiques extrêmes
- fixation des sols et réduction des pertes agricoles d’au moins de 40%
- augmentation de l’infiltration de l’eau en profondeur et alimentation des réserves en eau souterraine
- reconstitution du couvert végétal sur une superficie de 150 ha de ravines et de versants
- accroissement des revenus de 300 familles grâce à la création d’activités économiques.