Lutte contre la dégradation de l’environnement autour d’un Parc National

République Démocratique du Congo

2021
Association de développement
République Démocratique du Congo

Territoire de Kalehe, Sud-Kivu

Période de réalisation de l'initiative

du 06/2021 au 01/2022

Description de l'initiative

La province du Sud-Kivu dispose d’une grande réserve forestière, qui se voit détruite en raison de l’exploitation du bois de chauffe, de la fabrication du charbon de bois et de la production de planches pour la construction.
Pourtant la forêt joue un grand rôle dans la régulation du climat ; si les sols et les forêts ne sont pas protégés l’avenir est compromis dans cette région du pays. Actuellement les populations rurales ne produisent plus de denrées agricoles en quantités suffisantes en raison de la perturbation des saisons culturales. La déforestation progresse très rapidement. Cette situation a des répercussions néfastes sur les écosystèmes.
La faible instruction, et parfois l’analphabétisme, des populations rurales accentue les difficultés en raison d’une méconnaissance des effets des changements climatiques. Les populations les moins responsables des émissions de gaz à effet de serre sont aujourd’hui les plus exposées à leurs effets. Elles sont menacées par l’accroissement du stress hydrique, la désertification, la raréfaction des ressources naturelles et l’érosion des sols.
Aujourd’hui, le Parc National de Kahuzi-Biega est menacé par le braconnage, l’abattage d’arbres et bien d’autres problèmes par les peuples autochtones riverains du Parc qui n’ont pas d’autres moyens d’existence. A cela s’ajoutent des activités minières qui se développent dans le Parc et ses environs.
L’objectif général est de permettre à des personnes d’être elles-mêmes actrices de la protection de la biodiversité, animale ou végétale, à travers des activités génératrices de revenus. Il se décline en objectifs spécifiques : identifier les pratiques traditionnelles se trouvant autour du Parc, sensibiliser les communautés riveraines à vivre en harmonie avec les Pygmées et à prendre soin de la biodiversité animale et végétale du Parc, faire acquérir aux habitants de nouvelles connaissances sur la biodiversité et la conservation des espèces, célébrer avec les communautés rurales des villages concernés les journées mondiales des zones humides et les journées nationale et internationale de l’arbre.
Les bénéficiaires sont les suivants : 55 habitants bien identifiés qui vivent à proximité du Parc et qui pratiquent le braconnage et la chasse, 29 autres habitants de deux villages (Kabamba et Katasomwa), 56 personnes identifiées lors d’investigations faites avec les chefs coutumiers, qui sont aussi des bénéficiaires de ce projet. Les 55 bénéficiaires directs du projet pourront exercer des effets positifs de leurs initiatives sur les autres couches de la population.
Pour effectuer l’état des lieux, un guide d’entretien a facilité le recueil des avis de la communauté riveraine à propos de la destruction de la biodiversité. Ce guide a permis de faire une analyse des points de vue des communautés riveraines, de leurs besoins et de leurs questions. Les responsables coutumiers ont aussi été consultés. Un rapport sur l’état de la situation des habitants environnants le Parc a été rédigé. Pour faciliter la transmission des messages, l’information s’est faite en dialecte « Shi » et un repas traditionnel a été offert. Les sites ciblés devaient répondre à plusieurs critères : l’accessibilité et la réduction des menaces de dégradation.
Des activités de sensibilisation ont été conduites sur le danger de la destruction de la biodiversité ; cela en présence des chefs coutumiers. Puis, une liste des personnes qui pourraient bénéficier du projet a été établie ; il s’est agi de familles dont les revenus provenaient de l’exploitation des ressources du Parc. Chaque bénéficiaire a reçu un petit fond ont été pour soutenir le développement d’activités génératrices de revenus. Les familles ont pu acquérir un porc, une chèvre ou bien des semences améliorées afin de soutenir des activités agricoles et pastorales. Toutes les parties prenantes ont été sensibilisées à la conservation communautaire.

Principaux résultats obtenus

L’initiative entraîne une baisse de pression sur les ressources, animales ou végétales, dans le Parc National de Kahuzi-Biega et ses alentours. En particulier, l’exploitation des arbres est ralentie ce qui permet une meilleure captation des gaz à effet de serre.
Soutenant les objectifs de développement durable, l’autonomisation des communautés est prônée grâce aux emplois (activités génératrices de revenus) pour lutter contre la faim et les inégalités sociales en réduisant les effets négatifs des changements climatiques. Le projet représente une opportunité pour les familles : l’élevage de porcs et de chèvres et le développement de l’agriculture sont des moyens pour lutter contre la faim.
Les habitants peuvent cultiver des terres agricoles auparavant abandonnées à cause de la chasse, en utilisant des techniques modernes qui leur sont apprises par des agronomes volontaires.
Les commerçants, en majorité des femmes, des produits issus de l’agriculture reviennent sur les marchés pour vendre leurs produits, augmenter leurs revenus et ainsi mieux satisfaire les besoins de leurs familles.