Lutte contre le réchauffement climatique dans la périphérique de Bangui

République Centrafricaine

2017
plus de 100 000 habitants / more than 100,000
République Centrafricaine

Bangui et ses environs

Période de réalisation de l'initiative

du 06/2016 au 12/2016

Description de l'initiative

Le changement climatique s’accentue en République Centrafricaine, où les impacts sont ressentis par les populations des zones rurales et urbaines. Les causes sont souvent liées à l’action destructrice de l’homme sur l’environnement et sur les ressources hydrographiques et forestières (mauvaise utilisation des terres agricoles, déforestation massive, feux de brousse répétés et mal contrôlés, exploitation abusive de la faune et de la flore sauvages, etc.).
Face à l’urbanisation rapide de Bangui, la municipalité de Bangui et les localités environnantes n’ont pas été épargnées car elles sont confrontées à la consommation abusive de bois de chauffe et du charbon de bois comme principale source d’énergie domestique. Il s’ensuit une perte de la biodiversité, une pollution atmosphérique et des perturbations climatiques. D’où une forte pression sur les arbres fruitiers et les forêts naturelles.
En dépit des mesures mises en œuvre par le gouvernement les communautés locales n’ont pas encore pris conscience des principales causes du changement climatique. C’est pourquoi, la Mairie de Bangui a lancé une vaste campagne de sensibilisation auprès des populations, afin de les responsabiliser davantage dans la gouvernance locale forestière.
L’objectif est de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique par une sensibilisation et une implication des communautés locales dans les opérations de reboisement des zones périurbaines.
Cette proposition d’assistance a été conçue principalement pour les 1100 leaders communautaires des 8 arrondissements qui constituent la Commune de Bangui, ainsi que cinq villages riverains, soit 5000 habitants environ, dont 8% de pygmées Aka.
La méthodologie mise en place est axée essentiellement sur l’approche participative, qui privilégie les ateliers de conscientisation, de concertation et de renforcement des capacités sur la gouvernance locale, devant déboucher sur la mise en place d’un Réseau Municipal de Surveillance et de Protection de l’écosystème forestier.
La première étape a consisté à interpeller toutes les communautés riveraines sur deux thématiques. D’une part, les principales causes du réchauffement climatique : chacune des causes a été présentées à l’aide d’études de cas concrets. Ces sujets ont fait l’objet de débats et discussions en relation avec les milieux de vie des participants. D’autre part, la gouvernance locale forestière (Gestion durable des ressources naturelles).
Plusieurs activités ont été menées :
- L’identification des bénéficiaires directs et le renforcement de leurs capacités au cours des ateliers de formation sur les effets de la déforestation et les techniques de multiplication des jeunes plants de Moringa Oleifera, une essence à croissance. En tout cinq sessions de formation, regroupant 220 participants par séance, ont été organisées.
- Des opérations de reboisement ont été organisées avec de jeunes plants de Moringa Oleifera, arbre originaire de l’Inde, à croissance rapide et aux multiples usages. Cette plante contribue à réduire les risques d’érosion et à lutter contre l’appauvrissement des sols.

Principaux résultats obtenus

- prise de conscience des communautés locales de la protection de l’environnement est devenue une priorité ;
- 1100 leaders communautaires ont vu leurs capacités renforcées sur la lutte contre le réchauffement climatique de juin à décembre 2016. Ils ont été dotés d’outils appropriés et sont capables de mettre en œuvre les opérations de reboisement et les activités de protection de l’écosystème forestier ;
- un Réseau Municipal de Surveillance et de Préservation de l’écosystème forestier, constitué de 15 Comités locaux, a été mis en place ;
- 60 hectares de terrains ont été reboisés à l’aide de jeunes plants de Moringa Oleifera dans les établissements scolaires de la capitale et les localités environnantes de la commune de Bangui, sur 100 hectares de superficies prévues. Le restant des superficies sera reboisé d’ici le mois de juin 2017.
- la réduction des coupes illicites de bois par des fabricants de briques cuites.
Les actions menées ont permis de protéger l’écosystème forestier des localités, puis la Mairie de Bangui, de sensibiliser et conscientiser la population sur la nécessité de reboiser afin de restaurer la verdure environnante et faire de la Capitale « Bangui Ville Verte ».
La Municipalité de Bangui entend accompagner les autres collectivités centrafricaines à dupliquer ces expériences sur toute l’étendue du territoire national.
Elle souhaite créer les conditions appropriées, à moyen et long termes, pour une forte implication des bénéficiaires directs et de toute la population grâce à l’utilisation des techniques et des outils de planification, et surtout de suivi et d’évaluation participatifs.