Ma santé, mon environnement

Tchad

2021
Jeunes (moins de 35 ans, en individuel ou en groupe)
Tchad

N'Djaména

Période de réalisation de l'initiative

du 03/2019 au 12/2021

Description de l'initiative

Le Tchad est le 6ème pays d’Afrique en superficie ; il abrite près de 15,5 millions d’habitants, dont plus de la moitié a moins de 18 ans. Le Tchad fait partie des trois pays les plus pauvres du monde : le taux de la population qui vit dans une pauvreté multidimensionnelle est de 86,9%.
Une autre réalité au Tchad est la déforestation : près de 80.000 ha disparaissent chaque année. Entre 1990 et 2009, 12% des forêts ont disparu. Plusieurs études attestent de l’importance du bois énergie et de la fabrication du charbon dans la diminution des surfaces forestières. Aussi est-il nécessaire de proposer des biocombustibles afin de satisfaire les besoins des ménages et de contribuer à la lutte contre la déforestation et la désertification.
Recycler les résidus agricoles et les déchets ménagers en charbon écologique contribue à limiter la déforestation, responsable en partie du réchauffement climatique qui entraîne une baisse de la pluviométrie, cause de la diminution des rendements agricoles.
Le projet couvre la ville de N’Djamena et sa périphérie et il touche 89 ménages dont la composition moyenne est de 5 personnes.
L’objectif général du projet est de freiner la coupe abusive du bois de chauffe et de réduire la pression sur l’environnement. De façon plus précise, il s’agit de contribuer à l’assainissement de N’Djamena et sa périphérie, rendre accessibles les charbons écologiques aux ménages, créer des emplois pour les femmes et les jeunes et contribuer à la lutte contre la déforestation et la désertisation.
Les groupes cibles sont les petits maquis, les restaurants, les ménages de toutes les couches socioéconomiques (fonctionnaires, commerçants, pêcheurs, éleveurs, agriculteurs…).
L’entreprise propose des charbons biologiques (charbon vert), sont la forme de combustible solide. Les briquettes sont utilisées en substitution du charbon de bois et du bois de chauffe pour la cuisson domestique, voire la production de chaleur dans les industries. Ces charbons dégagent moins de fumée, ne salissent pas les marmites et sont plus économiques.
Les briquettes sont fabriquées à partir de déchets ménagers biodégradables et de résidus agricoles (herbes, pailles de riz, tiges de mils, coques…). Le processus de fabrication des briquettes varie selon la briquette désirée (de type carboné ou non carboné).
Les activités menées sont de plusieurs natures. Les populations sont informées sur la gestion des déchets solides. Plusieurs moyens sont utilisés : porte à porte, bouche à oreille, distribution de dépliants accompagnés de fiches d’adhésion au projet. Une autre activité est la collecte et le tri des déchets agricoles et ménagers. Les matières collectées sont triées et déchiquetées en petites pièces pour faciliter la carbonisation. Dans le cas des déchets de papiers et cartons, ceux-ci doivent être trempés dans l’eau pendant quatre jours puis déchiquetés en petits morceaux. Les emballages en verre et en plastique sont aussi collectés à des fins de recyclage.
L’activité suivante consiste en la production des briquettes, qui comporte plusieurs étapes : carbonisation, compactage, moulage et séchage. L’énergie nécessaire pour réaliser la carbonisation est fournie par la matière première à carboniser elle-même. Un liant (farine de manioc ou argile) est mélangé aux poussiers issus de la carbonisation afin de pouvoir compacter ce mélange pour obtenir des briquettes compressées. La dernière opération est le séchage.
Il s’agit par la suite de commercialiser les biocombustibles auprès des clients qui peuvent les acheter par 5 kg (1750 FCFA, soit 2,70 euros) ou 10 kg à 3500 FCFA (5,40 euros).
Des personnes sont accompagnées par l’équipe de R-ENERGY+ pour devenir des « initiateurs de développement vert » ; leur rôle est d’informer les populations sur les économies d’énergie.

Principaux résultats obtenus

Le projet a des effets positifs sur l’environnement : 1,5 tonne de déchets a été valorisée. De plus, les ménages ont des pratiques plus respectueuses de l’environnement puisque 87 ménages ne coupent plus le bois de chauffe et utilisent les charbons écologiques.
Quant aux aspects économiques et sociaux, la formation de la population s’est accrue : 12 personnes ont été formées à la technique de fabrication du charbon à base de résidus agricoles. Les revenus se sont accrus : 8 jeunes ont créé des activités génératrices de revenus à partir des déchets ménagers et agricoles, 14 emplois ont été créés pour des femmes et des jeunes sans emploi. Enfin, l’activité a permis de dégager un chiffre d’affaires de 3 467 000 FCFA (5285 euros). De surcroît, un avantage est appréciable sur le plan sanitaire : 87 ménages ne sont plus exposés à un fort risque de contracter les maladies pulmonaires dues à l’inhalation des fumées de bois de chauffe.