Production de biogaz à usage domestique

République Démocratique du Congo

2021
moins de 20 000 habitants / fewer than 20,000
République Démocratique du Congo

Mutiéné, Plateau de Bateke, Kinshasa

Période de réalisation de l'initiative

du 03/2020 au 03/2021

Description de l'initiative

Mutiéné est une zone urbano-rurale de la capitale congolaise, située dans la commune de Maluku, aux alentours d’une réserve de chasse. Le village de Mutiéné a une superficie totale d’un peu moins de 55 ha, et une population d’environ 3000 habitants.
Les principales activités sont l’agriculture, la pêche artisanale et l'élevage, ce qui fait de ce territoire le grenier de la commune de Maluku. La population de Mutiéné s’adonne également à la chasse, qui est en déclin à cause de la déforestation. Celle-ci est causée par l’intensification des activités de production du charbon de bois, qui sert à approvisionner Kinshasa en bois de chauffe. Cette exploitation non encadrée des ressources forestières dépasse largement les capacités de régénération des forêts.
L’utilisation massive du bois comme combustible, associée à la forte croissance démographique a un effet néfaste non seulement sur l’environnement, à cause de la déforestation qu’elle provoque, mais également sur la santé des populations par l’exposition quotidienne aux fumées et aux polluants nocifs.
Le projet entend contribuer à la réduction de la déforestation par la modification des habitudes de consommations d’énergie de la population en lui offrant, à travers la production de biogaz, une alternative à l’utilisation du bois de chauffe avec plusieurs impacts, à la fois d’ordre environnemental et socioéconomique.
En plus de l’économie de temps qui peut être réalisée par la diminution des activités de recherche de bois, l’un des principaux avantages économiques du projet réside dans la réduction des ressources allouées aux soins de santé relatifs aux maladies liées à l’exposition aux produits de la combustion du bois.
De ce fait, le biogaz est une voie vers la cuisson propre à l’instar des pratiques de plusieurs autres pays en développement et pays émergents qui l’ont adoptée. Son utilisation contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans les zones où la plupart des habitants utilisent encore du bois ou du charbon de bois qui ne proviennent pas, en général, d'opérations forestières durables, et qui sont brûlés dans des foyers traditionnels inefficaces.
La disponibilité en déchets organiques générés par les ménages constitue une opportunité pour l’emploi de biodigesteurs, qui transforment ces déchets en biogaz. Ce projet a été conçu pour valoriser ces déchets et modifier les habitudes de consommation d’énergie. Cette action contribue à la lutte contre la déforestation, tout en aidant à améliorer les conditions de vie de la population bénéficiaire.
L'objectif général de ce projet est d’apporter une contribution à lutte contre la déforestation par la réduction des émissions de GES qui sont liées à l’utilisation du bois de chauffe comme énergie de cuisson et à la production d’engrais écologiques. Deux objectifs spécifiques sont visés : réduire le niveau de consommation du bois de chauffe et des dépenses allouées par les ménages aux énergies de cuisson et créer des emplois grâce à l’implantation des digesteurs.
Les bénéficiaires sont les habitants du village Mutiéné qui vivent à la périphérie de la réserve de chasse. Des visites sont faites sur le terrain afin de s’entretenir avec les communautés et identifier leurs besoins.
Les activités consistent dans un premier temps à acquérir les fournitures nécessaires et à construire les biodigesteurs. L’étape suivante est le recrutement de volontaires parmi les membres de la communauté et qui vont aider à la construction des cuisines communautaires dont les foyers sont raccordés aux biodigesteurs. Les personnes qui ont en charge l’utilisation des équipements sont formées, puis évaluées sur leurs acquis. Dans une phase de diffusion d’équipements semblables, des ménages multiplicateurs sont sélectionnés.
Une dizaine des biodigesteurs de 4m3 chacun ont été implantés. Ils sont connectés à des cuisines communautaires qui disposent de 30 bouches de gaz pour la cuisson des aliments des membres de la communauté. Cela est mis au profil des communautés vivant à la périphérie de Kinshasa qui n’ont pas accès à l’électricité est qui font recours au bois de chauffe.
La boue digérée par les biodigesteurs, qui est un engrais organique naturel, est régulièrement mise à la disposition des agriculteurs du village pour amender les sols.

Principaux résultats obtenus

Un ensemble de résultats sont d’ores et déjà perceptibles.
60 ménages ont été sensibilisés sur les effets de la déforestation et du changement climatique.
Selon les statistiques disponibles, le nombre de cas de maladies liées à l’inhalation des polluants nocifs issus des processus de combustion décroissent à chaque évaluation.
La forêt est préservée et les rejets sauvages (le contenu des poubelles qui sont déversées dans les caniveaux) dans les lagunes ont diminués.
La production d’un combustible à bon coefficient calorifique, à moindre frais, permet aux ménages d’effectuer des économies substantielles en diminuant voire en supprimant le poste d'achat du charbon de bois.
La fertilité des sols est préservée grâce à l’emploi du fertilisant produit par les biodigesteurs.
La pollution est diminuée ainsi que les rejets de gaz à effet de serre.