Production de briquettes combustibles à partir de cortex de cacao

Côte d'Ivoire

2020
Association de développement
Côte d'Ivoire

Afféry

Période de réalisation de l'initiative

du 07/2018 au 12/2020

Description de l'initiative

La déforestation reste une préoccupation majeure en Côte d’Ivoire : 57% des forêts ont disparu entre 1990 et 2015. Le pays possède actuellement moins de 11% de couverture forestière alors que l’objectif du gouvernement est de retrouver une couverture d’au moins 20%.
Cette déforestation est largement imputable à la culture du cacao, dont la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial. Elle est aussi étroitement liée à la consommation de bois-énergie (charbon de bois ou de chauffe), estimée à 1,2 m³ par habitant et par an. Le bois demeure la première ressource énergétique pour la cuisson des aliments, ce qui en fait la deuxième cause directe de déforestation après l’agriculture.
Cette tendance en hausse devrait se poursuivre du fait, notamment, de l’augmentation de la population (2,55% par an entre 1998 et 2014) et des difficultés d’accès aux autres sources d’énergie.
La consommation moyenne journalière de combustible pour un ménage est de 2 kg de charbon de bois ou bien de 4,6 kg de bois de chauffe. Ce qui revient, pour la sous-préfecture d’Afféry, à des dépenses journalières de 320 à 500 FCFA, ce qui est considérable du fait que le salaire minimum est de 60.000 FCFA (soit 2000 FCFA par jour).
Pourtant, de nombreux résidus agricoles (balles de riz, cabosses de cacao, épluchures de banane, etc.) ou ligneux ainsi que des déchets d’élevages sont disponibles et polluent l’environnement, alors qu’ils pourraient, grâce à une technologie simple, être utilisés pour produire des combustibles aussi performants que le charbon de bois.
Pour contribuer à la résolution de ces difficultés environnementales et économiques sur le plan local, la promotion d’un combustible alternatif au charbon de bois et au bois de chauffe revêt donc un caractère crucial.
L’objectif global du projet est de contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre provoquées par la déforestation, en fournissant une énergie alternative au bois par la production de briquettes de combustibles « AfféryMboby », associée à l’utilisation de fourneaux améliorés pour usage domestique, tout en développant l’emploi vert sur le plan local.
La fabrication du charbon vert comporte plusieurs étapes. Tout d’abord l’approvisionnement et la préparation des résidus. Les cortex de cacao sont collectés dans les plantations avec l’accord des propriétaires. Ils sont acheminés sur le site de production par un triporteur. Une fois les cortex sur le site, ils sont étalés à même le sol afin de les sécher pendant sept jours avant leur enfournement dans le réacteur de pyrolyse. L’opération suivante est celle de la pyrolyse. Le biochar obtenu de la pyrolyse est refroidi puis concassé. Un liant est ajouté à la fine poudre de charbon. Le mélange obtenu doit être aggloméré. Les briquettes obtenues sont ensuite séchées.
C’est dans ce contexte que l’Association des Propriétaires de Forêts Naturelles et Plantations d’Afféry, participe à la réduction des effets néfastes qui favorisent les changements climatiques. Ces activités, effectuées en collaboration avec les femmes productrices de café cacao de la Coopérative Agricole Gédéon d’Afféry, des potières de Beucouefin et des ferblantiers volontaires d’Akoupé, contribuent, d’une part, à la valorisation des résidus tels que cabosses de cacao, des bagasses de maïs et des balles de riz et, d’autre part, à la production de fourneaux améliorés.

Principaux résultats obtenus

Les impacts du projet sont divers :
- la valorisation de déchets agricoles et forestiers disponibles localement pour la production, à terme, de 100 tonnes de briquettes combustibles, utilisables à la place du bois-énergie, grâce à l’introduction de technologies vertes et innovantes ;
- la production de 200 fourneaux améliorés sur les 18 mois du projet ;
- la distribution des briquettes de façon régulière auprès des utilisatrices ;
- la création d’une source de revenus palliative pour les 40 femmes visées par le projet durant les périodes de trêves du cacao
- des ferronniers ont été formés à la réalisation des équipements nécessaires à la production de biocharbon.
L’économie de bois de feu et la substitution du charbon de bois par du biochar permet d’éviter des émissions de gaz à effet de serre.