Description de l'initiative
Il est constaté un usage de plus en plus important des engrais chimiques dans l’agriculture. Cette pratique contribue à la pollution des sols, à l’intoxication alimentaire et aux changements climatiques. De nombreuses études montrent que l'utilisation des engrais chimiques représente un danger pour l'homme et la nature. Les agriculteurs du Bénin en général, et ceux de la commune de Ségbana en particulier, une des régions productrices du coton, se retrouvent pleinement dans ce cas de figure. Dans un souci de rentabilité, les agriculteurs qui disposent déjà de vastes superficies de terres étendent sans cesse leurs champs, au détriment du couvert forestier. Or, ils emploient des intrants agricoles chimiques sans respecter les normes exigées. Les conséquences en sont néfastes pour la santé humaine et l'environnement. Les populations évoquent des problèmes de santé liés à la pollution par les pesticides et les engrais chimiques.
L’objectif de l'initiative est d’apporter une solution par le biais de la production et de la distribution de fertilisants naturels pour l’agriculture, le maraichage, la foresterie, l’horticulture, les gazons, et tout autre besoin de fertilisation du sol.
Plusieurs objectifs opérationnels découlent de l’objectif général : contribuer à l’augmentation de la production agricole et à la sécurité alimentaire ; créer des emplois et réduire les effets néfastes des changements climatiques liés à l’usage des engrais chimiques dans l’agriculture.
La démarche adoptée par FERTILISAV se décline en trois points :
- La mise en œuvre d’une stratégie de communication : elle vise à sensibiliser, faire de la prospection et donner de la visibilité à l’entreprise par le biais du ''porte à porte'' et avec l’appui des médias.
- La définition d’une politique commerciale : FERTILISAV a défini une politique de distribution de son produit qui consiste à identifier le client, cerner ses besoins et l'amener à adopter progressivement l’engrais biologique. Cela comprend aussi la livraison au client.
- L’établissement d’une forte collaboration : celle-ci consiste à créer et à entretenir une relation d'échanges et de partage d'expériences avec des pairs, qui pourront ainsi mettre à contribution leur savoir-faire pour un développement mutuel.
Les bénéficiaires directs sont les agriculteurs, les maraîchères et toute personne qui s’adonne à des productions en agro écologie, de notre communauté ou d'ailleurs.
Les activités comportent plusieurs volets : collecte des matières premières, fabrication de l’engrais, commercialisation, conduite de campagnes de sensibilisation dans les zones à forte exploitation agricole.
L’engrais est fabriqué avec plusieurs matières premières : des coquilles d'œufs (650 kg sont collectées chaque mois auprès de cafés et de restaurants) des plumes de volailles, des débris végétaux, de la bouse de vache et des excréments de cheval et de mouton. Les matières premières sont disponibles en abondance dans plusieurs localités et leur coût de revient est assez raisonnable.
L’engrais contient de l’azote, du phosphore, du potassium ainsi que du calcium, du magnésium et du soufre. Le procédé de fabrication est simple ; il consiste à sécher les matières premières, à les écraser et à les mélanger. La production mensuelle moyenne est de deux tonnes.
L’engrais est utilisé pour les cultures du maïs, du haricot et de l'arachide. Il est épandu sur le sol dès les premières pluies. La fertilisation peut aussi se faire quand la plante a déjà deux semaines, en déposant une poignée d’engrais au pied des plantes. Si le sol est trop sec, il est possible de mélanger l’engrais avec de l'eau, puis attendre 60 minutes et verser la préparation au pied des plantes. Pour fertiliser une surface d'un hectare, il faut 3 sacs de 100 kg.
Principaux résultats obtenus
La collecte des résidus organiques nécessaires à la fabrication de l’engrais contribue à l'assainissement de la communauté.
La baisse de la consommation d’engrais chimiques contribue à la lutter contre les changements climatiques car les engrais chimiques émettent du N2O (protoxyde d’azote), puissant gaz à effet de serre.
Les agriculteurs ont été conscientisés sur les conséquences des changements climatiques.
Le projet a déjà permis de créer quatre emplois pour des jeunes. Et douze jeunes seront bientôt recrutés.
326 agriculteurs ont cessé d’utiliser des engrais chimiques pour adopter les engrais naturels et des méthodes de culture plus écologiques.
Les agriculteurs réalisent une économie substantielle en se procurant de l’engrais biologique. En effet, un sac d'engrais chimique coûte 22000 FCFA, alors que le prix du sac d’engrais biologique est compris entre 10000 et 12000 FCFA.