Save Our Agriculture

Cameroun

2017
Jeunes (moins de 35 ans, en individuel ou en groupe)
Cameroun

Douala

Période de réalisation de l'initiative

du 10/2015 au 12/2016

Description de l'initiative

Aujourd'hui en Afrique, plus de 80% des productions agricoles sont encore rurales, alors qu’en raison d’un fort exode rural, qui ne cesse de s’intensifier, plus de la moitié de la population vit dans les grandes villes. On relève ainsi une incohérence entre l'offre alimentaire et la demande en milieu urbain. Les agriculteurs, quant à eux, doivent engager de fortes dépenses pour le transport de leurs produits. Cela est dû à l'insuffisance criarde d'infrastructures et à un mauvais état des routes. De plus, les transports s’effectuant principalement par camion, l’acheminement des productions vers les centres urbains nécessite l’emploi de carburants fossiles, ce qui entraîne l’émission de gaz à effet de serre.
L’autre constat que l’on peut faire est lié à la santé. Les agriculteurs recourent à l'utilisation effrénée d’intrants chimiques afin d’augmenter les rendements. Il en résulte une qualité des produits médiocre ; leur consommation a des effets néfastes sur la santé des populations. Les chiffres de la Banque Mondiale ont révélé que plus de 500.000 personnes sont décédées pour avoir consommé des aliments contaminés en 2015 ; les régions les plus touchées sont l'Afrique et l'Asie du Sud Est.
Pour pallier cette situation, l’initiative consiste à fabriquer des unités de production de grand volume d'aliments dans les grandes villes du Cameroun. Le principe est simple : un bac piscicole est connecté à un bassin de culture de végétaux. Les déjections des poissons servent d'engrais fertilisants pour les plantes. Ce mode de production s'appelle l'aquaponie. Le système vertueux ainsi constitué permet de faire pousser les aliments deux à trois fois plus vite qu'en agriculture traditionnelle, en économisant plus de 70% d'eau. Ce dispositif présente aussi d’autres avantages : en éliminant la logistique conventionnelle qui est fortement consommatrice en énergie fossile, les rejets de CO2 dans l’atmosphère sont réduits de 20%.
Les lieux de production sont très proches des lieux de consommation. Et les surfaces nécessaires pour l’aquaponie sont faibles au regard de celles dévolues à l’agriculture conventionnelle.
A ce jour, deux modèles d'unités aquaponiques individuelles (pour particuliers) ont été conçues et sont commercialisées, ainsi qu’un modèle d'unité communautaire pour la production à grand volume dans le respect des normes alimentaires. Ce projet a déjà permis à plus de 1800 personnes de consommer régulièrement des aliments sains. L’aquaponie permet à la fois de produire des légumes et des poissons (tilapias et poissons-chats) pour l'alimentation humaine. Les économies d'eau réalisées sont destinées à l'approvisionnement en eau des habitants de la localité de Yansoki (300 habitants) au sein de l'arrondissement de Douala 3ème. En janvier 2017, une activité similaire a été lancée à Ngaye Méchké, un village situé à 70 km de Dakar, au Sénégal.

Principaux résultats obtenus

- production d’aliments pendant toute l'année au sein d’une serre urbaine de 150 m², située à la sortie de la ville de Douala.
- vente de plus de 280 kits aquaponiques individuels durant la première année d'exercice.
- alimentation quotidienne en eau potable de plus de 100 habitants du quartier Yansoki
- formation d'une dizaine de jeunes (enfants de la rue) à la production agricole en aquaponie
- économie de carburant fossile en raison du rapprochement des lieux de production des lieux de commercialisation
- réduction des émissions de gaz à effet de serre