Tous ensemble pour une agriculture prospère face aux défis du changement climatique

Madagascar

2018
plus de 100 000 habitants / more than 100,000
Madagascar

CHEF-LIEU DE LA REGION HAUTE MATSIATRA

Période de réalisation de l'initiative

du 06/2017 au 06/2018

Description de l'initiative

Au cours des dernières années, la commune de Fianarantsoa, a observé des changements climatiques : réduction significative des précipitations de 30 à 40%, forte variabilité pluviométrique provoquant la destruction des petits barrages hydro-agricoles construits à l’aide de techniques simples (avec les moyens disponibles), inondations qui font des ravages sur la riziculture de contre-saison, longues périodes de sécheresse (notamment en 2015-2016). Ces changements affectent directement la production agricole, dont les rendements ont fortement diminué. On a constaté aussi une augmentation du taux d’insécurité urbaine avec des vols dans les champs. Des conflits sociaux sont liés à la distribution de l’eau d’irrigation. Le territoire communal, situé dans la région Haute-Matsiatra, est traversé sur une partie par le fleuve Matsiatra, dont les ramifications alimentent en eau la plupart des grandes surfaces cultivables qui se trouvent dans les cinq arrondissements périphériques sur les sept au total en comptant le centre urbain de Fianarantsoa. Même les sources en eau destinées à alimenter la ville en eau potable se trouvent menacées de sécheresse. Il est évident que ces changements ont eu un impact sur la vie sociale et économique. Dans la tradition locale, ce sont les femmes qui effectuent les activités de maraîchage et de production de légumineuses. En constatant ces méfaits du changement climatique, l’exécutif municipal a pris la décision de mettre à jour son plan de développement en priorisant de nouveaux défis à relever sous forme d’actions d’adaptation au changement climatique, même en l’absence de partenaires techniques et financiers.
L’initiative municipale consiste en l’élaboration d’un Plan Local d’Adaptation aux Changements Climatiques, en partenariat avec la représentation locale du Ministère de l’Eau, Assainissement et Hygiène (ministère de tutelle sur la thématique de l’eau) pour la période de 2015 à 2019. Ce plan détaille les différentes activités.
L’objectif général est d’accroître la résilience de la Commune et de la population aux changements climatiques : réduction de l’insécurité alimentaire, amélioration de la maîtrise de l’eau et du système de production agricole, amélioration de la gouvernance locale.
Les bénéficiaires finaux sont les ménages agricoles qui occupent 30 quartiers sur les 50 que compte la Commune. La stratégie d'intervention est axée sur les acteurs, avec pour sphère d'influence les groupements paysans.
Il est mis en place un système agroforestier à partir de l’identification des espèces : ce système présente à la fois une réelle capacité de résilience à la sécheresse, de fortes complémentarités et fournit une valeur nutritive et alimentaire intéressante. Cet écosystème agroforestier est basé sur les cultures de céréales et d’oléagineux (soja, arachide), de légumineuses, et sur le maraîchage.
La maîtrise de l’eau, à travers la réalisation de diguettes et d’ouvrages anti érosifs dans les quartiers périphériques, permettra le développement des cultures pendant toutes les saisons.
La commune a également appuyé les communautés locales à la restauration des berges des affluents de la rivière par leur reboisement et l’interdiction de la destruction du couvert végétal. Pour cela, elle a recruté deux agents forestiers avec ses propres moyens afin de préserver les forêts existantes.
L’encouragement à la limitation des usages de bois de feu s’est traduit par la promotion des foyers améliorés, dont le quartier d’Ambatomainty est le principal fournisseur de matériaux et des moules pour ces foyers améliorés.
Une des stratégies promues est le repiquage du riz, qui permet à la fois de pallier les inondations et de rattraper les semis en cas de sécheresse.

Principaux résultats obtenus

- les revenus des paysans sont stabilisés, bien qu’ils soient encore insuffisants.
- les paysans sont progressivement sensibilisés à l’importance d’une bonne gestion de l’eau, et au danger de la déforestation, de la coupe sauvage des forêts. Ils sont de plus en plus vigilants.
- de nouvelles habitudes alimentaires commencent à apparaître, notamment avec l’utilisation du soja, et la valorisation de l’arachide ;
- les pratiques agricoles se sont modifiées avec l’adoption de techniques de culture adaptées aux changements climatiques ;
- les émissions de gaz à effet de serre sont en baisse en raison des économies de bois de feu.