Description de l'initiative

L’utilisation massive du bois pour la production de charbon de bois est une cause majeure de déforestation, entraînant avec elle sécheresse, désertification et augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Partant de ce constat, il a été décidé de proposer une solution énergétique alternative respectueuse de l'environnement.
Les objectifs de l’initiative sont les suivants :
 Offrir du charbon de bois durable, pour les marchés locaux et pour l’exportation, en remplacement de la production régionale informelle actuelle, cause majeure de déforestation
 Répondre aux besoins locaux croissants en charbon en tenant compte de la donnée économique
 Optimiser l'utilisation de la biomasse forestière récoltée
 Créer de la valeur partagée avec les populations en créant de la valeur ajoutée et des emplois locaux
 Favoriser l'accès à une énergie plus propre, réduire la pauvreté, renforcer le statut social des femmes, remplacer les modes d'énergie les plus nocifs pour le climat.
Les bénéficiaires du projet sont principalement les braiseuses de poisson, qui trouvent en ce charbon dégage peu de fumée nocive. Les autres bénéficiaires sont des restaurants, des particuliers, les grossistes des marchés.
Le projet consiste à récupérer les déchets de scierie de manière manuelle, principalement de la sciure de bois, afin de la recycler en produits plus durables (briquettes de charbon) par un système de carbonisation continue. Un contrat pour la récupération de la matière première a été signé avec une scierie de la place, moyennant un montant forfaitaire. Pour la sciure produite par les menuiseries, il suffit de faire la collecte sans contrepartie financière.
La première étape de production est la collecte de la matière première dans des scieries de la ville de Douala. Un contrat de partenariat a été signé avec une scierie pour le ramassage hebdomadaire des déchets. La récupération s’effectue aussi dans un dépôt de sciures déversées à l’air libre par des petites menuiseries. Ces déchets obstruent parfois les caniveaux et la route. La sciure est récupérée dans des sacs de 50 kg, transportés par des camions jusqu’à l’usine de production.
Une fois la sciure arrivée à l’atelier, elle passe au tamis manuel pour séparer les grosses particules des petites, pour permettre une meilleure transformation.
Débute ensuite la production des briquettes qui s’effectue en quatre étapes principales.
La carbonisation, qui permet de transformer la sciure de bois en poudre de charbon, cela s’effectue à une température élevée. L’ajout d’un liant et d’un densifiant : pour assurer l’adhésion entre les particules de cendres de charbon obtenu lors de la carbonisation, on utilise de la colle d’amidon. Le densifiant est de l’argile. Puis on procède au compactage : le charbon obtenu est alors confectionné en briquettes. Il s’agit ensuite de sécher les briquettes : une unité de séchage par pompe à chaleur est utilisée pour cela ; il s’agit d’un équipement de séchage à haute température, qui permet une vitesse de chauffage uniforme et une bonne qualité de séchage. Enfin, le charbon produit est conditionné dans des sacs en de 25 kg, qui sont scellés.
Les commerciaux proposent le produit, jusque-là encore méconnu du grand public, sur les marchés. Le kilo de charbon est vendu à 300 FCFA (250 FCFA pour une demande de 100 kg). Le changement dans les habitudes des populations se fait progressivement. Pour cela il est nécessaire de sensibiliser les ménages et les professionnels.

Principaux résultats obtenus

En 2021, 300 tonnes de charbon vert ont été produits à partir de 1000 tonnes de sciure récupérées. A noter que ces déchets de bois qui sont habituellement enfouis dans la nature ou brûlés.
On estime que l’emploi d’un kilo de charbon vert en substitution à un kilo de charbon de bois permet d’éviter l’émission de 1,6 kg de CO2 dans l’atmosphère.
La dépollution de deux dépôts de sciure dans la zone industrielle a été réalisée.
Environ 50 emplois ont été créés à ce jour, principalement pour des ouvriers et des commerciaux.
Les briquettes de charbon ont été adoptées par certaines femmes commerçantes et des restaurants de la ville.