Valorisation des déchets agricoles en biogaz

Cameroun

2021
Jeunes (moins de 35 ans, en individuel ou en groupe)
Cameroun

Tobe-Bandjoun

Période de réalisation de l'initiative

du 08/2017 au 12/2023

Description de l'initiative

Les énergies renouvelables sont devenues incontournables. Aujourd’hui, de nouvelles préoccupations apparaissent : réchauffement climatique de la planète, explosion démographique, sécurité énergétique, notamment. Les sources d’énergies traditionnelles telles que le bois de chauffage, le gaz domestique, le carburant sont limitées et leur impact sur l’environnement devient de plus en plus préoccupant. Ce phénomène s’explique par différents facteurs. D’abord, la démographie : la population augmente, donc la demande de l’énergie s’accroît. De plus, l’énergie disponible localement devient insuffisante ou rare. Enfin, les ressources sont inégalement réparties : 80% de population dispose de 20% des ressources.
L’objectif général de l’initiative est de développer les énergies renouvelables et de mieux gérer les déchets. Il se décline en objectifs spécifiques : produire de l’énergie propre à des coûts abordables, lutter contre l’extrême pauvreté, initier des jeunes à l’entrepreneuriat vert, créer des emplois décents pour favoriser la croissance économique et contribuer à la protection environnementale par la gestion de déchets.
L’accès aux énergies renouvelables représente une grande opportunité de subsistance pour des populations en zones isolées. Les principaux bénéficiaires de l’initiative sont les agriculteurs biologiques, les éleveurs, les ménages, les producteurs de déchets ainsi que les organismes (GIC, associations, communes, les prescripteurs de marchés publics). Plus précisément, ce sont plus de 50 ménages alimentés en biogaz et en électricité, plus de 30 fermes autonomes, plus de 600 jeunes élèves et étudiants, ainsi que trois hôtels et restaurants.
La majorité des clients sont informés des services offerts par le biais des réseaux sociaux. Ensuite les besoins des clients sont évalués en volume. Les particuliers sont servis selon le ratio 50.000 FCFA/mètre cube de biogaz produit, toutes charges comprises (matériel et main d’œuvre). Les organismes financent les projets eux-mêmes, par exemple en sollicitant des bailleurs de fonds : exemple de PRODEL (Projet de Développement d’Elevage et d’Agriculture) financé par la Banque mondiale qui a permis de construire 17 biodigesteurs pour des éleveurs.
Pour chaque biodigesteur, une ou deux personnes sont formées afin d’assurer la maintenance. En cas de problèmes majeur, des interventions sont assurées sur site, gratuitement pendant un an.
Une première activité consiste en la construction d’unités de production de biogaz : excavation de la fosse du digesteur, coulage du radier, construction en parpaings. Depuis 2017, 50 unités ont été construites ; ce qui a permis d’électrifier plus de 30 ménages des zones les plus reculées. L’électricité à la maison permet notamment aux enfants de mieux étudier leurs leçons.
Dans le cas du projet intitulé « un éleveur un biodigesteur », 30 biodigesteurs ont été construits chez des fermiers. Cela leur permet d’avoir accès à une source d’énergie renouvelable, ainsi qu’aux digestats pour la fertilisation. Les biodigesteurs construits dans des fermes contribuent à l’assainissement de l’enceinte, ce qui constitue directement une protection de la zone contre des bactéries. Pour la construction des biodigesteurs, nous faisons appel à plusieurs types de professionnels : maçons, menuisiers, ferrailleurs, fossoyeurs et électriciens. La construction s’effectue sur une période d’un mois, à l’issue de laquelle se fait le premier chargement de déchets. Deux semaines plus tard, le gaz est disponible.
Par ailleurs, des campagnes de sensibilisation sont menées dans les lycées, des universités, des églises ; elles visent à intéresser les jeunes à l’entrepreneuriat vert.

Principaux résultats obtenus

La valorisation énergétique des déchets agricoles participe à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et limite le recours aux énergies fossiles. L’initiative évite les émissions de méthane non brulé, or ce gaz a un impact sur le climat 28 fois plus élevé que le CO2 sur une période de 100 ans.
La production de biogaz permet de réduire ou d’éliminer de la vapeur d’eau, du dioxyde de carbone, du méthane, du protoxyde d’azote et du sulfure d’hydrogène.
Des gaz à effet de serre sont évités en raison de l’emploi du biogaz au lieu de combustibles fossiles. De plus, la production de biogaz contribue à la préservation du couvert forestier.
La construction des biodigesteurs dans les sites agricoles et des fermes a permis à plus de 30 fermiers d’assainir leurs fermes, d’où la réduction des germes pathogènes et des odeurs sur le site.
Plus de 50 ménages sont alimentés en biogaz et en électricité ; 30 fermes sont alimentées en biogaz en chaleur, ce qui les rend autonomes et indépendants en énergie.
600 jeunes été formés à la technologie de méthanisation, principalement au Cameroun, mais aussi dans d’autres pays, par le biais notamment des formations en ligne.
30 unités de biogaz ont été créées dans les sites agricoles ; elles permettent de valoriser les déchets ; et trois hôtels-restaurants sont alimentés en biogaz.
Les rendements agricoles sont accrus en raison de l’utilisation des digestats issus des biodigesteurs.
Six emplois permanents ont été créés et 50 autres sont temporaires.